Récemment


 

  • Temps pascal
    Restons branchés... sur l'essentiel

    Une jolie histoire circule et fait rire les réseaux sociaux :
    « Un soir, ma mère et moi étions assis dans le salon et parlions de la vie et de la mort.
    Je lui dis : "Maman, ne me laisse jamais vivre dans un état végétatif, où l'on dépend de machines et de bouteilles. Si tu me vois dans cet état, débranche les machines qui me maintiendraient en vie. Je préfère mourir !"

    Admirative, ma mère se leva et débrancha la télévision, le lecteur DVD, le câble Internet, l'ordinateur, le lecteur MP3, la PLAY-2, la PSP, le Wi-Fi, le téléphone fixe. Elle me prit mon téléphone portable, mon iPod, mon iPad, mon blackberry et jeta toutes mes bières à la poubelle : j'ai failli mourir !!! »

    Pâques est un appel à sortir de la vie végétative, dans laquelle se complaisent passivement tant de nos contemporains. Branchés, surbranchés à des machines, à des idéologies et à des réseaux de toutes sortes, sait-on encore ce que c’est que vivre vraiment, être en relation simple et vraie avec les autres ?

    Être chrétiens, témoins de la Résurrection de Jésus, cela a des implications très ordinaires. Nous ne sommes pas nécessairement appelés à tout débrancher mais à regarder lucidement quand notre existence risque de tourner à la vie végétative. Nous sommes appelés à plus et mieux.

    Avec Jésus ressuscité qui est l’énergie vivante et tellement humaine de Dieu, notre vie, même très terre à terre et ordinaire, garde une épaisseur ...d’éternité.

    Branchés oui et sans complexe, mais pas à n’importe quoi, branchés à Lui !

    Père Guy


  • Semaine Sainte
    La Pâque des Douze

    Ils sont douze, ils ont été choisis
    Ils ont tout lâché pour venir avec lui

    En ce soir de Pâque, ils sont là
    Mais tout se fend déjà de haut en bas

    Ils mangent le pain, ils boivent le vin
    Même Judas qui trahira et Pierre qui reniera au matin

    Ils n’ont pas entendu
    Ils étaient prévenus
    Ils pensaient être forts
    Ils tomberont avant la mort

    Sur ces hommes et ces femmes, Jésus va compter
    Pour aller dire et raconter
    Sans pouvoir se glorifier
    De ce qui s’est passé

    Lionel, d’après Mc 14,17-31



  • Un Carême de rouge-gorge

    Je parle du Carême avec une paroissienne, passionnée d’oiseaux, de couleurs et de peinture. Elle me dit que cette année, elle veut vivre un Carême de rouge-gorge, je suis un peu étonné et je pressens quelque chose de peu conventionnel, à la limite adéquat et théologique !

    Et voici ce qu’elle me raconte : " J’ai lu quelque part qu’un de ces oiseaux avait été choqué de voir Jésus souffrant sur la croix, il vola autour de lui pour le réconforter et essaya de lui enlever sa couronne d’épine et une goutte de sang lui a éclaboussé la poitrine... J’aimerais que mon Carême soit un Carême de rouge-gorge : être quelqu’un qui réconforte, être plus solidaire des souffrances de Jésus, de l’Eglise et de l’humanité... "

    C’est effectivement peu conventionnel comme chemin de Carême, mais tellement adéquat et théologique. Moi aussi, je vais vivre un Carême de rouge-gorge... Et vous ?

    Père Guy Luisier



  • Faire de 2024 une croisade...

    Mes frères, mes sœurs,

    Je vais vous choquer mais je vais vous proposer de faire de 2024 une croisade ! C’est en fait très à la mode : croisades contre les juifs, contre les Palestiniens, contre les Russes, contre les Ukrainiens, contre... croisades contre les abus de toutes sortes, croisades pour les valeurs, croisades pour la liberté... Que de croisades nous pourrions faire

    Alors que 2024 soit une croisade, mais une croisade à l’envers.

    Pour vous expliquer à quelle sorte de croisade je vous invite, je voudrais vous raconter, à la suite de Maurice Zundel, l’histoire de Raniero Pazzi !

    Un grand de Florence. Grand dans tous les sens du terme. Il est parti en croisade, il a tué bien des infidèles, il s’est empiffré de tout et à profiter au maximum de l’aventure de sa vie.
    Mais voilà qu’un jour dans le Saint Sépulcre de Jérusalem se souvenant de Florence, il a eu une idée saugrenue, rapporter à la cathédrale de sa ville natale une flamme « d’un cierge puisé à la lampe du Saint Sépulcre. Le vent, la pluie, le froid, le sommeil et les brigands sans compter la soif et la faim s’étaient conjurés pour éteindre le feu sacré.

    Après mille aventures, il arriva enfin dans sa patrie mort de fatigue et réduit – ou peu s’en fallait – à l’état de squelette. C’était le Samedi saint : Toute les lampes de Sainte-Marie-des-Fleurs brillèrent grâce à lui, de sa flamme empruntée au tombeau du Seigneur. Il avait gagné son pari.

    Mais il avait surtout – chose infiniment plus importante ! – découvert le sens de la vie. Toute sa brutalité avait été consumée par la fragilité du feu qui tremblait entre ses mains et qu’il avait dû défendre au péril de sa vie. Il était entré dans le royaume de l’amour où luit une lumière dont la bonté est seule capable de percevoir le jour.

    C’est là le secret de Noël. On dit que les hommes sont égoïstes, méchants. C’est vrai et c’est faux tout ensemble. Ils sont capables, en réalité, d’une immense générosité. Davantage : seule la générosité peut les révéler à eux-mêmes, mais ils ne rencontrent presque jamais l’objet qui fait jaillir, en eux, toutes les sources de l’amour. Et voici Dieu, sous les traits d’un enfant, qui leur confie sa mystérieuse fragilité.

    Pour être guéris de nous-mêmes, il ne nous faut rien moins que cette flamme divine à protéger, cette flamme qui tremble dans nos mains, tremble dans nos cœurs, en fait de chacun de nous s’il y a consent la lumière du monde. » (Maurice Zundel)

    Cette petite flamme que Marie méditait et gardait dans son cœur
    Cette petite flamme que les bergers emportaient de la crèche et qui leur permettait de louer Dieu et de le glorifier...
    Cette petite flamme que la grande tradition d’Israël se répétait quand il disait de siècle en siècle comme nous dans la lecture du livre des Nombres :

    Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,
    qu’il te prenne en grâce !
    Que le Seigneur tourne vers toi son visage,
    qu’il t’apporte la paix !”

    Je vous souhaite pour 2024 une petite flamme de foi d’espérance et de charité à protéger. Cette petite flamme vous sauvera malgré tous les chemins aller et retour de croisade. Amen

    Père Guy Luisier
    (homélie de la Veillée de Nouvel An 2023-2024)


  • Noël 2023
    Changer de ciel

    Au gré de mes lectures de décembre, je suis tombé sur une phrase, qui m’a fait réfléchir ; je n’arrive pas à m’en souvenir littéralement mais elle dit à peu près ceci : Pour voir certaines étoiles, il faut changer de ciel.

    Cela semble une évidence. Il y a des étoiles que l’on ne peut voir que dans l’hémisphère sud et qui n’apparaîtront jamais dans notre ciel du nord.

    Nous pouvons appliquer cette idée à la vie spirituelle et intérieure, à notre foi et à notre espérance dans le monde qui nous accueille. Ne sommes-nous pas trop habitués à notre ciel ? Celui sous lequel nous avons organisé plus ou moins confortablement notre vie, avec ses défis et ses difficultés mais aussi ses joies et ses valeurs?

    Notre étoile de Noël, c’est celle qui, comme pour les mages de l’évangile, nous incite à changer de ciel, à contempler d’autres horizons spirituels culturels et intellectuels. Notre étoile de Noël nous met en marche, nous montre d’autres vrais chemins, affine pour nous les découpures entre le ciel et la terre, fait bouger les curseurs de nos certitudes...

    Devenus, au cœur même de nos réalités de vie, des pèlerins du provisoire, nous serons à même d’accueillir l’humble et stable Présence, sous un ciel nouveau et une étoile toujours nouvelle.

    Père Guy Luisier

                     


  • Avent 2023
    Le caillou et le noyau

    En faisant un peu d’ordre chez moi, je retrouve un objet que j’avais ramassé un jour sur un sentier congolais et que j’avais un peu perdu de vue. Cela pourrait être un caillou, assez joli à l’extérieur... mais qu’en est-il à l’intérieur ? C’est dur et stérile...  Mais cela pourrait aussi être un gros noyau et donc une graine d’arbre, avec une puissance de vie, dedans.

    Un noyau c’est souvent assez quelconque à l’extérieur mais on sent bien que l’intérieur est une promesse. Si on l’abandonne au milieu des risques de la terre et des orages, un jour un germe viendra, puis un arbre.

    Alors, la question vaut la peine d’être posée : Avent-Caillou ou Avent-Noyau ?

    Extérieurement, pas tellement de différences ; c’est lisse, bien poli, bien organisé. Nous aurons des lumières spéciales dans les rues, et des prix spéciaux dans nos lieux d’achat , nous aurons des marchés de Noël, des vins chauds, des rencontres et des sapins...Un beau caillou que l’on ressort chaque année de fin novembre à fin décembre... Un bel Avent-Caillou... 

    Un Avent-Noyau : semblable et en même temps complètement différent. Parce que quelque chose dedans est promesse de germe et d’arbre. Extérieurement, quand on rencontre les gens, on ne remarque pas trop qui vit un Avent-Caillou et qui vit un Avent-Noyau. Mais tout change quand on sait que dedans, à l’intérieur, quelque chose se passe, Quelqu’un passe et germe. Noël est là dans la tourbe du monde.

    Guy Luisier

                     


  • Automne 2023
    Chuchotement...

    Je lisais récemment le témoignage d’une jeune femme qui avait reçu comme adulte le sacrement de la confirmation. Elle essayait de décrire son état d’âme les jours qui ont suivi la cérémonie qui avait été une expérience très forte pour elle. Elle vibrait encore : c’est le chuchotement permanent de Dieu qui me répète sans cesse « confiance »

    J’ai été un peu étonné par le mot chuchotement utilisé ici dans un sens très positif. D’habitude, m’énervent les gens qui chuchotent dans les églises croyant qu’on ne les entend pas, les gens qui troublent par leur chuchotement les moments privilégiés de silence, ces gens qui chuchotent des réponses qui ne doivent pas être données... ce que c’est agaçant !

    Et voilà qu’ici le mot chuchotement prend un sens savoureux et noble. Il y a quelque part, dans l’air des jours, un Dieu qui nous chuchote discrètement que nous devons faire confiance : confiance en la vie, confiance en notre destin, confiance en notre potentiel, confiance en Lui !

    Peut-être rejoignons-nous là le cœur de la vocation d’un Foyer de charité comme le nôtre. Un accueil vrai, un silence habité, des enseignements bien ciblés pour avoir accès au chuchotement permanent de Dieu qui nous répète sans cesse « confiance »...

    Après la magnifique fête du foyer du 10 septembre, nous pourrions accueillir l’automne et la nature qui lentement s’endort comme une saison propice à guetter le chuchotement de Dieu.

    Père Guy Luisier

                     



  • Fragilité et confiance

    Sur la moquette, dans le hall du Foyer, je vois un petit papier blanc. 
Soucieux de la propreté, première politesse vis-à-vis des hôtes de la maison, je me penche pour le ramasser, et voilà que le papier blanc s’envole, c’est un petit papillon égaré qui s’empresse, toutes ailes déployées, d’aller nager dans l’air extérieur…

    Dehors, dans notre parc, un rouge-queue se pose délicatement sur une petite branche, mais il est trop lourd pour elle. Elle s’affaisse profondément et, avant qu’elle ne casse, l’oiseau reprend son vol laissant la petite branche s’égailler en tremblotant...

    J’aime contempler cette fragilité qui s’offre à nous dans les beauté de la nature.
    La vie est faite de fragilité. La création nous en livre des traces jour après jour. La beauté de la nature est ô combien fragile et nous le savons bien.
    Nos existences humaines sont, elles aussi, fragiles, nos chemins humains tâtonnent, nos œuvres humaines se construisent et se pérennisent dans de délicats ajustements.

    Actuellement le Foyer de charité vit cette fragilité. Nous cherchons des voies pour mieux répondre à la vocation du Foyer dans son terreau régional et diocésain, pour être en phase avec les générations actuelles et futures, tout en restant un ferment d’Evangile stable dans un monde mouvant.

    Je crois qu’à tous les niveaux de notre vie chrétienne, la fragilité est une constituante centrale, tout autant que la confiance dans la force de Dieu qui n’abandonne jamais les siens. C’est un appel à la confiance en Dieu et en la solidarité des uns envers les autres.

    Osons ce chemin...

    Père Guy Luisier

                      Heureux les doux car ils posséderont la terre...   (Mt 5,5)



  • Enveloppés de "je t'aime"

    La fête de Pentecôte arrive à la fin du temps pascal avec cette bonne nouvelle : l’Esprit nous est donné pour envelopper nos vies de l’amour de Dieu; un feu, un souffle de vie nous entoure et nous dynamise. Désormais il est possible, simplement et au quotidien, de « séjourner » dans l’amour que Dieu nous porte.

                « Demeurez dans mon amour.
                 Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
                 et que votre joie soit parfaite. » Jn 15,9.11

    Cela me fait penser à cette petite maison, dans un village de bord de mer.

    Dans ce petit port, une dame était toujours joyeuse et cela étonnait les gens car tout le monde savait qu’elle avait eu des tragédies dans sa vie. Notamment la perte de son mari qui avait disparu en mer sans qu’on le retrouve ; et puis cette pauvreté qui semblait être sa compagne de toujours ! Mais ce qui était frappant c’était cette joie de tous les instants qui habitait son visage.

    Un jour un étranger en vacances osa lui demander son secret et la dame lui a répondu ceci :

    « Vous voyez ma petite maison avec son crépi gris blanc. C’est mon mari qui l’a crépie. Un jour il m’a dit qu’il voulait me faire un cadeau. Il a pris  beaucoup de papiers très fins et il a écrit sur chacun : « je t’aime ». Il a fait son crépi avec de la chaux, de l’eau et du ciment, il a jeté dans le mélange tous les papiers fins sur lesquels il avait écrit je t’aime, il a mélangé le tout pour que cela devienne un beau crépi blanc cassé et il a blanchi toute la maison. Et depuis, malgré tout ce que la vie m’a donné de malheurs et de difficultés, je vis au milieu des 'Je t’aime' de mon bien-aimé  et cela me met dans une joie continuelle. »

    Nous aussi, nous sommes enveloppés des 'Je t’aime'  de Dieu et plus nous nous en rendons compte, plus la joie naît des profondeurs de notre vérité.

    C’est avec cette idée que je vous souhaite un beau chemin à travers l’été qui s’annonce, et aussi vers les contrées intérieures que le soleil de Dieu illumine.

    Père Guy Luisier



  • Pâques. Désormais greffés sur la Vie !

    Un poète grec, Elias Venezis (1904-1973), raconte, dans une merveilleuse histoire, comment un vieux paysan sage lui a ouvert le cœur aux vraies réalités de la vie en l'invitant à l’écoute du silence.

    Devant le poète encore enfant et la sœur de celui-ci, le vieux paysan était en train de greffer un petit arbre. Silencieusement, religieusement il a coupé de son couteau une baguette, en sépara la greffe, puis entailla l'écorce du sauvageon, en enleva un morceau et mit à sa place un morceau de la baguette. Puis il lia très serré le corps étranger au corps de l'arbre... 

    Il avait fini; il se tourna vers moi et me dit :
    - Colle ton oreille contre le tronc de l'arbre !
    J'appuyais ma tête contre le tronc de l'arbre. Et lui fit de même.
    - Entends-tu quelque chose ? fit-il dans un murmure. 
    - Rien. Non je n'entends rien.
    - Moi pourtant j'entends, murmura-t-il et sa voix paisible vibrait d'une joie profonde.
    - Moi pourtant j'entends, répéta-t-il. 

    Il m'expliqua qu'il entendait le sang de l'arbre auquel il avait pris l'écorce de la greffe, qu'il l'entendait s'écouler lentement dans le sang du tronc et se mêler à lui.
    - Quand tu aimeras beaucoup les arbres, alors tu entendras toi aussi, me dit-il.

    Le mystère de la Résurrection de Jésus s’inscrit dans cet ordre-là :
    Un événement insondable, une Vie mystérieuse qui s’écoule à travers les sèves humaines, un silence qui porte le poids des choses... Alors bien sûr il ne faut pas s’étonner qu’un tel message soit peu perceptible dans notre monde de vacarmes, d’agitations et de rumeurs en boucle. Pâques est un mystère qui se conquiert à coup de silence habité et de sérénité dominant les angoisses bruyantes d’un monde qui ne sait plus trop où il va. Il s’agit d’entendre « au-delà » et « au-dedans » du réel !

    Lorsqu’on dit « Jésus est vivant », « Il est ressuscité, il est vraiment ressuscité », cela ne suscite dans le commun qu’une interrogation vide (« encore une théorie d’exaltés ») ou alors un sourire, complice des belles réalités d’un patrimoine à conserver. Pâques n’est alors qu’un raccard de plus à sauver dans les pâturages religieux de plus en plus en friche. 

    Or, pour ceux qui se veulent les conservateurs de l’avenir, la foi dans la Résurrection de Jésus, c’est tout simplement un printemps assuré pour toutes les réalités cachées mais réelles qu’on atteint en éteignant les hauts parleurs, en se déconnectant des réseaux superficiels pour écouter la sève monter dans l’Arbre de Vie.

    Quand nous aimerons beaucoup cet Arbre, nous entendrons aussi.

    Le Foyer de Charité de Bex est à vos côtés pour qu’ensemble nous aimions mieux et écoutons mieux.

    Père Guy Luisier


  • Carême 2023
    Une Carême-attitude !

    « Ce n’est pas votre APTITUDE mais votre ATTITUDE qui déterminera votre ALTITUDE »

    J’emprunte cette phrase au domaine, très juteux aujourd’hui, du développement personnel. Elle vient de Zig Ziglar, auteur américain et conférencier hors-pair sur la motivation.

    Sommes-nous motivés par le Carême ? Il est clair et il faut nous l’avouer humblement que ce temps liturgique avec son aura austère ne suscite jamais vraiment l’enthousiasme. Une face de Carême décourage surtout si elle est entourée d’ATTITUDES moroses et pessimistes.

    Pourtant en christianisme, le Carême est la saison spirituelle des germinations profondes qui s’ouvrent sur le temps et sur l’éternité. Le printemps va s’installer et il faut se mettre à nos plates-bandes intérieures si nous voulons que le fleurissement de Pâques soit là. Ici il n’est pas tant questions d’APTITUDES particulières mais d’une ATTITUDE d’ouverture à ce que Dieu veut semer et faire germer, grâce à nous, dans nos vies et dans la vie du monde.

    Comme dans les idées du développement personnel, en jardinerie chrétienne il s’agit aussi de se motiver, de se donner des raisons de regarder les printemps possibles, les espérances à faire germer et la confiance à sarcler avec soin et ténacité. Cela demande des efforts et du courage ; le but à la fois intérieur et en haut. Il s’agit d’ajuster nos ATTITUDES à l’horizon de Dieu et nous délester pour, avec lui,  prendre de l’ALTITUDE !

    Alors ayons une ATTITUDE ouverte et confiante.
    Croyons à notre APTITUDE fondamentale.
    Et prenons de l’ALTITUDE spirituelle !

    Père Guy Luisier



  • La grâce de février

    Février est là, le petit mois, un peu ingrat dans sa froidure et les fièvres qui lui donnent son étymologie. L’hiver est installé et le printemps est encore loin. Le Carême arrive et Pâques est encore loin.

    Tout cela pourrait nous inciter à une froide morosité. Et pourtant ! Rien n’empêche, tout nous invite à partir s’installer plus durablement... dans les chaleureuses contrées qui se trouvent à l’intérieur de nous-mêmes. Dans les recoins de notre cœur, aux détours de nos états d’âme, il y a des paysages que nous ne connaissons pas encore et surtout il y a un Hôte qui a le génie de l’hospitalité respectueuse...

    Bon séjour !

    Père Guy Luisier


  • Vœux
    A l'aube de 2023

    Une nouvelle année
    pour accueillir en gerbes les semences du ciel...
    pour faire résonner en nous les mots vivants de la Parole...
    pour sourire au rayon de joie qui glisse de tous les soleils...
    pour compatir, dans la vérité, à toute brisure d’humanité...
    pour travailler les sillons dans le silence de nos cœurs...
    pour faire monter des louanges vers le Sourire éternel...

    Une année
    pour être plus humains et pour nous rapprocher de notre Dieu,
    le plus humain d’entre nous tous.

    Le défi est beau.
    Avec vous tous, le Foyer de Charité « Dents-du-Midi » veut le relever.
    Avec ce qu’il est et avec ce que vous êtes.

    Pères Guy Luisier et Jean-René Fracheboud


  • Avent 2022
    Une larme ou une graine

    On n’y échappe pas !
    Je regarde la forme du Qatar sur une carte géographique. On dirait une larme ...ou une feuille morte rongée, ...ou une graine... C’est un petit royaume perdu dans les sables, une presqu’île suffoquant avec ses gratte-ciel et ses carapaces de stades, une petite perle artificielle, nacrée d’orgueil, entourée d’eaux chaudes et salées...

    Pendant presque tout cet Avent, on n’échappe pas au Qatar, au détour de nos télés, de nos journaux, de nos conversations et de nos réseaux sociaux...
    Alors que faire ?

    Eh bien, faisons advenir un autre Roi, d’un autre Royaume, tellement différent, tellement plus mystérieux, tellement plus fécond...
    Laissons ce Roi, petite graine d’humanité et de divinité, venir dans nos vies telles qu’elles sont, sur nos chemins si ardus qu’ils soient...

    Bien sûr, on entendra parler de buts, mais le « Roi qui vient » indique un but non pas dans une cage et des filets, mais un but qui dépasse tous nos horizons imaginables.

    Bien sûr, on entendra parler d’offensives et de défenseurs, mais le « Roi qui vient » luttera avec nos enthousiasmes et défendra les parts fragiles de nos rêves.

    Bien sûr, on entendra parler de classement, de premiers et de derniers, mais avec ce « Roi qui vient », quelle joie d’être en fin de liste puisqu’il prend toujours la dernière place pour la transformer en première...

    Bien sûr on entendra parler de défauts d’arbitrage et d’incompétents juges de touche, mais ce « Roi qui vient » nous juge avec sa bienveillance et nous touche avec sa transparente vérité.

    Alors oui ! Rêvons de Royaume en forme de graine, qui germe dans la fraîcheur de la nuit de Bethléem et le sourire de quelques pouilleux bergers, et qui propage l’humble force de son Roi jusque dans les sables de nos questions, dans les déserts de nos soucis, dans l’aridité de nos solitudes.

    Un Royaume en forme de graine, en forme d’Enfant si petit, si disponible et si vrai !

    Bon Avent à toutes et tous.

    Père Guy Luisier


  • Novembre 2022
    Quand se lèvera ton jour...

    Tu essuieras toute larme de nos yeux
    quand se lèvera ton jour.
          Car tu as fait ta demeure parmi nous
          sur la terre comme au ciel.

    Tu chasseras toute peine et toute mort
    quand se lèvera ton jour.
          Le monde ancien pour toujours s’en est allé
          sur la terre comme au ciel.

    Tes serviteurs auront part à ton festin
    quand se lèvera ton jour.
          Tu les abreuves à la source de ta vie
          sur la terre comme au ciel.

    Une clarté brillera dans notre nuit
    quand se lèvera ton jour.
          L’agneau vainqueur parmi nous est ton flambeau
          sur la terre comme au ciel.

    Que ta volonté soit faite, Seigneur des temps nouveaux
          Et que ton royaume vienne au milieu de nous.

    Michel Scouarnec


  • Octobre 2022
    "Vous serez mes témoins"

    Balise de ce Mois de la Mission universelle, cette Parole (d'après Ac 1,8) se propose associée à la recherche des « Pauline d’aujourd’hui » dans la campagne lancée par MISSIO, la branche suisse des Œuvres pontificales missionnaires. A l’image de la bienheureuse Pauline Jaricot, fondatrice des OPM, béatifiée en mai 2022, et en union avec l'Eglise par sa prière :

    Ô Jésus, Sauveur des âmes
    Nous ne sommes que poussière
    Mais nous sommes assoiffés de votre amour.

    Ô Jésus, nous sommes entourés d’un monde qui attend la Source vive.
    Nous voulons nous mettre à votre service
    En n’ayant d’autres moyens que votre bonté et votre miséricorde.

    Ô Jésus, vous pouvez choisir des puissants et des sages,
    Ils auront certainement des calculs et des plans.
    Nous, nous ne comptons que sur votre charité.

    Ô Jésus, du haut du Ciel, jetez un regard sur vos pauvres serviteurs.
    Nous voulons être l’instrument de votre Providence au service de la mission.

    Guidez nos pas, enflammez nos prières,
    Transformez nos paroles et nos actes.
    Pour que le monde croie et soit sauvé. Amen

                             Prière de Pauline Jaricot (1799-1862)


  • Septembre 2022
    A l'heure où l'été glisse vers l'automne...

    A l’heure où l’été glisse vers l’automne, à l’heure où les agendas se chargent de multiples rendez-vous liés aux engagements professionnels, sociaux, pastoraux, je retrouve avec saveur le psaume 89 (90) avec ses invitations et ses convictions :

         D’âge en âge, Seigneur,  tu as été notre refuge (v. 1)

         […] tous nos jours s’enfuient, nos années s’évanouissent dans un souffle.  (v. 9)

         Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse (v. 12)
         Rassasie-nous de ton amour au matin,
         que nous passions nos jours dans la joie et les chants
    (v. 14)

         Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
         Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains : oui, consolide l’ouvrage de nos mains. (v. 17)

    Le psalmiste nous met devant l’évidence de la fragilité de l’homme, de la précarité de l’histoire, du caractère éphémère de toutes choses. Ce constat lucide, loin d’être une cause de désespoir, devient un tremplin pour la foi. Dieu vient à la rencontre de l’homme, il lui propose de s’appuyer sur Lui, de bâtir avec Lui une alliance de vie, de cœur.

    Dans l’amour, l’homme reçoit ainsi de Lui la grâce, une forme de « sagesse » qui consiste à bien « compter les jours » pour bien les remplir.
    Il peut chanter la louange du Seigneur, trouvant dans cette gratuité amoureuse du sens et de la profondeur.
    Enfin, il découvrira que Dieu lui-même rendra fructueux son travail et son labeur.

    Chers Amis, ce sont cette souveraine sagesse et délicieuse douceur que je vous souhaite pour les mois à venir.
    La prière de ce psaume nous permettra de vivre une profonde communion dans l’essentiel :
    - consentir à notre humanité avec nos capacités et nos limites, nos richesses et nos failles, nos réussites et nos échecs,
    - chercher et trouver la liberté de l’Esprit qui dilate nos vies à la dimension de l’infini de l’Amour,
    - se recevoir tous les jours comme un don de Dieu.

    Père Jean-René Fracheboud


  • Eté 2022
    Un été à l'allure de l'âne...

    Le Cardinal Roger Etchegaray a écrit, il y a déjà plusieurs années, un livre magnifique intitulé : « J’avance comme un âne ».
    C’est un moyen de locomotion très recommandé surtout en cette période estivale et cela ouvre un itinéraire de foi tout à fait passionnant.

    AVANCER COMME UN ÂNE, C’EST PORTER LE CHRIST SUR SON DOS.

    Ça nous renvoie à l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem. Il entre dans la ville qui aujourd’hui l’acclame comme roi et qui demain le rejettera et le condamnera à mort.

    Depuis la Résurrection et la Pentecôte, notre grandeur, c’est de porter le Christ, sur notre dos certes, mais plus encore en notre cœur, de devenir des « CHRISTOPHE ».
    Nous le portons, ce Christ vivant et vivifiant, mais c’est Lui qui nous mène, qui oriente la marche
    vers un accomplissement en la remplissant d’une saveur de paix et d’amour.

    AVANCER COMME UN ÂNE, C’EST AVANCER EN SILENCE

    Aujourd’hui plus que jamais, il est urgent de retrouver la valeur du silence. Nos existences sont assourdies par le bruit et le vacarme qui viennent de l’extérieur. Parfois même, à l’intérieur, nous faisons beaucoup de bruit avec nous-mêmes. Le silence est la matrice de notre enfantement.

    Il permet de nous rencontrer au plus profond de notre solitude, il permet de toucher le mystère de l’autre, il permet de rencontrer Dieu. Le silence offre une merveilleuse passerelle de communion avec les personnes proches et lointaines, avec en particulier ces êtres amenés par leurs choix ou les circonstances de la vie à faire l’expérience d’une solitude féconde et ressourçante : des malades, des moines, des poètes, des amoureux…

    On trouve aussi dans l’évangile Marie sur le dos d’un âne, tenant son enfant dans ses bras, sur la route de la fuite en Egypte. « Elle pesait peu n’étant occupée que de l’avenir en elle ».

    AVANCER COMME UN ÂNE, C’EST AVANCER DANS LA JOIE

    La joie, elle se fraie un passage même à travers les difficultés et les larmes du parcours,
    car elle vient d’ailleurs, de bien plus loin, du cœur même du Christ.
    N’a-t-il pas promis à ses disciples une JOIE que nul ne peut ravir ?

    Chers Amis, que vous soyez chez vous ou en route, nous vous souhaitons un été à l’allure de l’âne,
    avec la redécouverte d’un rythme de vie plus humain, plus serein.
    Alors tout peut faire signe, une fleur, un coucher de soleil, un visage, un arc-en-ciel…
    et ces petits riens qui peuvent à nouveau nous enchanter.

    Père Jean-René Fracheboud


  • Pentecôte 2022
    Sans ton souffle à mes narines...

    Sans ton souffle à mes narines
    Sans ta visite sous le chêne
    Sans ton passage avec moi au désert
    Sans ta présence dans tes prophètes
    Sans ton baptiste au Jourdain
    Sans ton fils, homme de Nazareth
    Sans ton pain partagé
    Sans Pierre et sans Judas
    Sans ta Passion et la Croix
    Sans ta Résurrection
    Ton Esprit ne serait pas ma force
     « ABBA »

    (Lionel, 2021)



  • Au matin...

    Femmes de Galilée,

    
Dans une présence fidèle
    Vous êtes de celles qui ont suivi

    Pour assumer la mort 

    Comme on assume la vie

    Pour venir au matin

    Aromatiser le corps
    
Et le toucher encore
    D’un geste de la main

    Mais l’incroyable est là

    Alors faut-il être mère ?
    
Pour sentir en soi

    Que naissance il y a

    
L’ émotion est trop grande

    Trop de choses à penser

    Seul le silence peut dire

    « Il est Ressuscité ».

    (d'après Mc 16, 1-8)

     


                                              


     

     



  • Semaine sainte

    Nous approchons de Pâques et nous voici entrés, déjà, dans les jours de la Passion. Le chemin de croix, cette année, nous savons où le suivre : il a lieu en Ukraine. Notre chemin de croix. Notre vrai chemin de croix. Car le Christ est recrucifié à Marioupol et en bien d’autres villes dont le nom nous était jusqu’alors indifférent ou inconnu.

    […] Aucune argumentation de despote capricieux, aucune tergiversation frileuse ne tient devant tant de crimes avérés, devant tant d’enfants que l’on massacre, devant tant de cadavres de civils qui gisent dans les rues, devant tant de piétas qui, d’un côté comme de l’autre des frontières de ce conflit, reçoivent entre leurs bras le corps inanimé de leur époux ou de leur fils. Comment un homme peut-il dormir tranquille lorsqu’il a sur la conscience tant de réfugiés, tant de morts, tant de ruines ? Il y a là un mystère d’iniquité insondable duquel notre Semaine sainte peut s’entretenir sans fin, et qui nous renvoie à ce pire dont l’homme est capable, dont chacun de nous est capable au plus intime de son cœur et dans le rayon de plus étroit de ses relations […]

    Dieu est à l’envers du Dieu tout puissant, de la Grande Puissance dont l’homme se sert pour autoriser ses exactions, ses conquêtes, ses victoires de petit potentat. L’Évangile est vrai, parce qu’il est à l’envers. À l’envers de tout cela. À l’envers de ce rêve de prédateur et de meurtrier. […]

    Frère François Cassingena-Trevedy - Extraits de sa « LETTRE PASCALE » publiée le 6 avril 2022

    « LETTRE PASCALE » dans son intégralité, cliquer ICI



  • Carême

    Nous venons de sortir de 2 ans de pandémie… Nos pensées, nos échanges ont tourné autour de ce coronavirus qui a bouleversé nos vies.
    A peine sortis de cette traversée difficile, voilà que l’entrée des troupes russes en Ukraine nous laisse sans voix et nous fait craindre le pire.

    La marche de l’histoire personnelle, communautaire et sociale n’est vraiment pas un long fleuve tranquille ! Chaque fois, il nous faut accueillir l’inattendu et le difficile. Il nous faut rebondir et réagir.

    Tout cela survient au moment où les chrétiens, disciples du Christ, commencent le Carême cette période privilégiée qui doit renouveler les cœurs et offrir un nouveau dynamisme au « métier de de vivre ».

    Tenant compte des événements, que faire de ce carême 2022 ? Comment le vivre ?

    En tout cas, il ne faudrait pas qu’il ait l’allure d’un nouveau confinement, qu’il soit obscurci par le sentiment morose d’amères privations, que les 40 jours coïncident tristement avec la quarantaine dont à peine nous sortons.

    Il est urgent de redécouvrir que ce temps nous est donné pour nous faire du bien, pour grandir en notre humanité secouée, malmenée, menacée.

    Le carême est le temps où nous prenons conscience, non pas de notre de notre péché, mais de la grandeur à laquelle nous sommes appelés par le Seigneur. Il convient avant tout de libérer  de notre cœur les infinies ressources d’amour et de solidarité que Dieu nous a confiées.

    Le carême est le temps de la couleur. Nous nous débarrassons de la patine et de la poussière accumulée pour nous retrouver devant l’éclat du projet de Dieu pour l’homme et pour l’humanité.

    Il nous faut redevenir des amoureux de la Parole de Dieu qui déverse sur nos expériences humaines, qu’elles soient de joie ou de peine, une lumière tamisée et discrète.

    Les belles figures inspirantes de l’évangile nous attendent pour un sursaut de confiance et d’espérance, le paysan qui donne encore une chance au figuier qui ne porte plus de fruit, le père prodigue capable d’accueillir son fils rebelle, la femme adultère que Jésus libère du regard accusateur des pharisiens… Autant de compagnons de route pour notre montée vers Pâques.

    Francine Carrillo, dans un petit livre magnifique – « Pour une spiritualité de l’insurrection », éd. Ouverture Olivétan-Opec, 2014 - , nous trace un beau chemin, une voie royale.

    Il pourrait devenir celui de notre carême 2022 avec 5 grandes balises :

    - Cultiver le SILENCE contre le bavardage.
    - Cultiver la PATIENCE dans une culture de l’urgence.
    - Cultiver la GRATUITÉ contre une logique de l’efficacité.
    - Cultiver le « PEU » contre le « trop ».
    - Cultiver la JOIE contre la plainte.

    Chers Amis, nous vous renouvelons notre reconnaissance émue et émerveillée, vous tous qui continuez à soutenir ardemment le Foyer par des dons, par des encouragements multiples, par des clins d’œil et surtout par la prière. Votre proximité de cœur nous est précieuse. Nous sommes des personnes « ordinaires » appelés à vivre de « l’extraordinaire ».

    Nous vous souhaitons une montée vers Pâques semée de de couleurs et riche des délicatesses du Seigneur.
    Avec notre amitié priante et fraternelle !

    Père Jean-René Fracheboud



  • Une lueur apparaît...

    En ce début février, une lueur apparaît ! Bien sûr,  notre monde continue de se battre contre ce virus tenace.  Mais aujourd’hui, l’espoir de sortir de ces deux années de crise sanitaire impactant tant de vies et de facettes de notre société, est réellement présent.

    Nous sommes appelés à aller de l’avant, à exploiter les multiples ressources déposées dans le fond de nos intelligences et de nos cœurs.

    La foi en la présence inaltérable du Christ, en la pertinence de sa Parole devrait doper nos énergies, stimuler nos engagements d’Église et nous donner le goût de « VIVRE DEBOUT » dans la confiance et l’espérance.

    Nous pouvons trouver dans la scène biblique de la femme courbée et redressée par Jésus (Lc 13, 10-17) une belle image de l’action du Christ à l’œuvre aujourd’hui dans nos vies. Le Seigneur continue de libérer nos vies de tout ce qui écrase, enferme, aliène, oppresse.

    Dans cette période où notre Église approfondit la dimension de « synodalité », le pape François nous pousse en avant et remet en question nos modes de vie. Il écrit dans ‘Laudato si’ au paragraphe 114 :

    «  Personne ne prétend vouloir retourner à l’époque des cavernes.
    Cependant, il est indispensable de RALENTIR LA MARCHE
    pour regarder la réalité d’une autre manière,
    recueillir les avancées positives et durables,
    et en même temps, récupérer les valeurs et les grandes finalités
    qui ont été détruites par une frénésie mégalomane. »

    Oui, ce qui arrive en ce moment nous met dans l’urgence d’avancer, dans l’urgence de nous redresser, de laisser émerger l’humain selon le cœur de Dieu.

    Et ce qui met l’homme debout, c’est l’amour… selon la belle expression de Teilhard de Chardin : « L’amour est la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse des énergies cosmiques. » L’accueil et la mise en œuvre de ce FEU, la puissance d’aimer, nous dispensent d’adorer des cendres.

    Vous continuez à être proches du Foyer par la prière, par de multiples signes d’amitié, par un réel soutien financier. Tout cela nous touche beaucoup et nous vous redisons notre profonde reconnaissance.

    Merci pour ce que vous êtes et ce que vous faites pour le Foyer.

    Nous vous souhaitons un mois de février serein et confiant, ouvert et dynamique.
    Nous vous redisons notre proximité de cœur et notre communion dans le Christ.  

    A la joie de vous revoir !                                                                                                                                                                                     Père Jean-René Fracheboud



  • Vœux

    La proximité de la fête de Noël nous réjouit.  Il y a comme un air de renouveau et un parfum d’espérance… de la lumière dans la nuit !
    Il s’agit de nous préparer à accueillir, au ras de la paille, le visage d’un ENFANT, un ENFANT DIEU… un ENFANT LUMIÈRE… un ENFANT DÉSARMÉ.

    Dieu n’est plus dans les grandes théophanies cosmiques  - feu, éclair - , il est dans l’épiphanie d’un visage d’homme qui dit l’éternel visage de Dieu. La surprise est de taille et elle n’a pas fini de nous surprendre.

    St Irénée écrivait déjà au 2e siècle :
    "La naissance du Verbe fait craquer l’écorce de vétusté de notre monde. Tout ce qui est vieux, usé, grincheux et artificiel recule devant la naissance de Jésus. Celui qui venait de Dieu apportait avec lui toute nouveauté."

    Quelle nouvelle immense !
    Jésus s’est fait ce que nous sommes pour que nous devenions ce qu’il est.
    La terre devient ciel et le cœur de l’homme devient l’espace d’une NAISSANCE. 

    - Que cette découverte donne à nos vies une nouvelle dimension, de la joie, de la sérénité, de la confiance, de    l’audace pour assumer notre parfois difficile ‘métier de vivre’.
    - Que nos foyers, nos paroisses, nos lieux d’Église se trouvent régénérés et rajeunis par la présence de l’EMMANUEL et sa force communicative.
    - Qu’un nouveau dynamisme nous traverse pour vivre une Église synodale, une Église d’espérance qui fait signe de la jeunesse de Dieu.
    - Oser faire germer des rêves, susciter des visions, faire fleurir la vie, soigner les blessures, tisser des relations vraies, réchauffer les cœurs, apprendre les uns des autres…

    Ce sont nos vœux pour chacune et chacun de vous !

    Nous vous adressons un vibrant MERCI pour vos dons sous des formes multiples, votre générosité et ferveur à soutenir les activités du Foyer dans une période éprouvante pour tous. Vos visages nous sont précieux… et nous disent quelque chose du visage du Christ, de sa bonté fulgurante et de sa tendresse contagieuse. Ils habitent notre prière.

    Nous nous réjouissons de vous revoir et de vous accueillir peut-être, pour un temps de retraite, une journée, un week-end, une semaine…
    Que le Seigneur vous bénisse et soit votre joie !
    En profonde communion d’amitié et de prière,

                                                                                                                                                                                     Père Jean-René Fracheboud


  • Toussaint 2021
    En ce mois de novembre

    Une fois de plus, l’automne de cette année 2021 nous a comblés… Quel jaillissement de beauté, quelle explosion de couleurs, quelle déflagration d’harmonie ! Plein les yeux, plein le cœur… !

    Avec la fête de la Toussaint qui inaugure et colore ce mois de novembre, nous restons dans le même registre de splendeur, mais d’une manière plus feutrée, plus intérieure. L’Église nous offre comme compagnons de route et de destin ces hommes et ces femmes qui se sont laissés saisir par la grâce de Dieu, par le don gratuit de son AMOUR.

    Il nous est bon d’honorer la vie des saints et des saintes… St Bernard, St François, St Nicolas de Flüe et plus proche de nous Ste Elisabeth de la Trinité, St Jean Paul II, Ste Mère Teresa… Mais il ne faudrait pas réserver la sainteté à quelques personnes d’exception, à quelques géants de la foi qui ont vécu une forme de performance spirituelle hors du commun.

    Le Concile Vatican II, et plus proche de nous le Pape François dans son exhortation apostolique ‘Gaudete et exsultate’, se sont plu à rappeler avec force  que tous les baptisés et confirmés sont appelés à la sainteté, à la radicalité de l’amour. Cette aventure n’est pas réservée à une élite, mais elle est la respiration quotidienne de ceux et celles qui ont fait la rencontre bouleversante du Christ et qui se laissent conduire par son Esprit. La sainteté ainsi est moins de l’ordre de l’exploit que de l’accueil du don de Dieu. Il s’agit de creuser en chacun, chacune de nous un espace qui se laisse remplir par la musique de Dieu et de son Évangile.

    J’aime bien la manière dont Christian Bobin parle de la sainteté :
    « Elle est la substance même de la vie. Elle peut survenir simplement lorsqu’un maçon, un jardinier ou un écrivain fait très proprement son travail. Ou encore lorsqu’une mère verse la lumière de son visage sur celui de son nouveau-né. Elle niche dans ces petites choses, ces détails auxquels il faut veiller. Elle est une vertu poétique d’émerveillement, d’attention. Les grands choses que sont la Vérité, la Beauté ou l’Amour sont très fragiles au fond. Alors elles se sont mises à l’abri dans les petites. »

     C’est beau de penser que la sainteté est à notre portée. Elle consiste à être le plus soi-même en Jésus-Christ.

    Il y a une manière de traverser la vie dans la simplicité et le dénuement, il y a une manière de consentir au quotidien, d’accueillir l’inattendu qui sent bon le parfum de Dieu.

    Saints et Saintes de Dieu dont la vie et la mort ont crié Jésus-Christ sur les routes du monde,
    Saints et Saintes de Dieu, PRIEZ POUR NOUS.

    Chers Amis, vous êtes toujours bien présents à notre amitié et notre prière. Vos joies, vos soucis, vos difficultés, celles que vous nous partagez et celles que nous devinons, nous les faisons nôtres et nous les offrons dans chacune de nos Eucharisties. Nous vous remercions pour vos dons, soutien précieux qui permet au Foyer de continuer son aventure, surtout dans cette période troublée par le Covid.

    Votre générosité et votre fidélité nous touchent beaucoup. MERCI.

    Je vous souhaite, en cette fin d’année liturgique la grâce de l’émerveillement, la magnificence de tout ce qui nous est donné :
    le cadeau de la vie, la lumière du jour…
    le vol de l’oiseau, la voix des enfants…
    le visage des proches, le vin et le rire des amis, la caresse de l’être aimé…

    Ne nous laissons pas voler l’étrange grâce de ce temps qui nous confronte à l’essentiel.

    A la joie de vous revoir,

    Père Jean-René Fracheboud


  • Automne 2021
    L'enfant jette un caillou dans l'eau...

    ... Il s’étonne et s’émerveille de l’onde qui se propage formant des cercles, petits d’abord et toujours plus grands. Il s’en amuse, tranquille et admiratif.Les années qui passent, les saisons qui se succèdent ne dessinent-elles pas dans l’océan de nos vies ces mêmes ondes qui se déploient peu à peu et prennent du large ?

    Nous voici à nouveau dans cette période particulière où l’été glisse vers l’automne, où c’est la rentrée, le redémarrage des activités scolaires, ecclésiales, sportives, économiques, politiques.
    Le coronavirus est toujours là tapi en embuscade !

    Une date va émerger avec force, comme un caillou dans l’eau, comme un véritable tsunami, le 11 SEPTEMBRE!
    20 ans déjà que les tours de Manhattan, à New-York, se sont effondrées sous les assauts de cette inimaginable attaque terroriste :
    … des avions détournés, bourrés d’explosifs, qui viennent percuter le siège emblématique de la puissance américaine,
    … une apocalypse qui a bouleversé le monde et orienté le devenir social, économique et politique du nouveau millénaire.

    Les événements actuels de l’Afghanistan en sont une brûlante expression comme l’instabilité qui sévit dans combien de régions de notre planète.

    Comment vivre l’aujourd’hui de ce monde ? Subir… se laisser emporter dans les engrenages de la peur, entrer dans sa coquille, jouer à l’autruche ? Ou rebondir ?

    Un autre Événement décisif, aussi un caillou tombé dans la mare de l’histoire il y a plus de 2000 ans nous interpelle. C’est l’Événement Jésus-Christ, l’incarnation du Fils de Dieu venu rejoindre l’humanité malmenée par le mal et la mort pour la sauver et l’orienter vers sa destinée de gloire.

    La CROIX et la RÉSURRECTION DU CHRIST sont l’expression définitive de la victoire de l’AMOUR de DIEU. C’est de ce mystère que vivent les chrétiens. C’est la foi qui les anime et l’espérance qui donne audace et dynamisme.

    Chers Amis, à l’heure de la rentrée, c’est ce mystère que je vous invite à choisir, à re-choisir, ce compagnonnage avec le Christ vivant qui nous remplit de son Esprit pour faire advenir l’humanité nouvelle selon son cœur. Il ne s’agit pas de faire des choses exceptionnelles, mais de vivre l’humble quotidien dans la prière, la louange, de déposer les pépites de la grâce de Dieu dans le déroulement des jours.

    Les différentes offres du Foyer, - journées, week-ends, semaines -, voudraient vous permettre de vivre ces temps difficiles à hauteur de Dieu.

    Merci de continuer à soutenir la vie du Foyer, financièrement, spirituellement, amicalement.
    Votre présence et votre proximité nous sont précieuses et stimulantes.

    Je vous souhaite, dernier caillou dans l’océan des relations vivifiantes, la grâce de quitter les marées noires du fatalisme pour être et devenir toujours mieux, toujours plus les acteurs et les célébrants de la confiance.

    Bon vent à chacune, chacun… et à la joie de vous accueillir !

    Père Jean-René Fracheboud


                                              


     

     


  • Eté 2021
    Du déploiement d'ailes... au déploiement d'être

    Le philosophe Emmanuel Levinas (in ‘Nouvelles lectures talmudiques’) nous offre ce propos lumineux :
    « Dans chaque mot et dans chaque lettre, il y a un oiseau aux ailes repliées qui attend le souffle du lecteur. Et lorsque le lecteur interprète, l’oiseau déploie ses ailes et il ne faut pas oublier de sauter sur son dos pour monter vers l’infini ! »
    L’été qui arrive après ce long et éprouvant temps de pandémie, ne pourrait-il pas prendre la couleur de la liberté, un magnifique déploiement d’ailes ?

    Cela peut se concrétiser d’une manière immédiate par la saveur des déplacements redevenus possibles. Aller revoir ses petits-enfants, ses grands-parents, ses amis, les prendre dans ses bras chaleureusement. Revisiter des lieux qui nous sont chers ou partir à la découverte de nouveaux paysages…

    Mais ce déploiement d’ailes peut se vivre aussi à un niveau plus profond, plus intérieur, plus subtil. Il devient alors un « déploiement d’être », l’aventure d’une vie qui reprend de l’envergure, de la beauté en se laissant animer par l’Esprit qui fait toutes choses nouvelles.

    Après la COVID, beaucoup de débats ont tourné autour de l’enjeu provoqué par le séisme de l’épidémie : retrouver la vie d’avant avec ses démesures ou inventer de nouveaux chemins, de nouvelles manières d’être ensemble, une nouvelle conception du lien à la nature, aux autres et à soi-même.

    Les deux écrits majeurs de notre Pape François, ‘Laudate si’ et ‘Fratelli tutti’, apparaissent comme des balises essentielles d’une conversion personnelle et communautaire.

    Il y a urgence à déployer ses ailes, les ailes de l’intelligence et du cœur, pour faire advenir ce règne nouveau et éternel par lequel le Christ a donné sa vie.

    Ce temps d’été nous offre la merveilleuse possibilité de choisir cette voie en conjuguant la détente et le repos avec la responsabilité de nous engager résolument du côté de ce « déploiement d’être ».

    Le Foyer se plaît à accueillir tous les chercheurs de sens, à leur offrir cet espace de recueillement et de silence qui permet à la Parole de Dieu de déployer toutes ses richesses.
    Quelque extraordinaire fécondité dans la Parole de Dieu ! Elle souffle sur les cendres de nos existences fatiguées et abîmées et voilà que le feu reprend, des braises s’animent, des petites flammes jaillissent, réchauffent et éclairent.

    Elle est grande la puissance de la Parole de Dieu pour qui l’écoute vraiment, en se mettant à nu, en se laissant travailler et déplacer par elle !

    Chers Amis, après la pandémie, nous vous souhaitons un été de lumière et de grâce, un large et vivifiant déploiement d’ailes, un ressourçant « déploiement d’être ».

    Nous renouvelons aussi notre reconnaissance émue vis-à-vis de vous tous qui continuez fidèlement à porter le Foyer dans la prière et qui rendez possible sa mission par votre soutien financier et vos aides multiples.

    Vos visages nous sont chers et habitent régulièrement notre prière. MERCI !

    Avec nos affectueuses salutations et notre communion dans le Christ. Bien à vous !

    Père Jean-René Fracheboud


                                              


     

     


  • Juin 2021
    L'ETERNEL JE T'AIME DE DIEU

    Nous venons de fêter la Pentecôte, accomplissement du mystère de Pâques. Nous retrouvons le rythme du temps ordinaire, le pas à pas de la foi au quotidien. Mais 3  fêtes colorent cette période, la fête de la Trinité (30 mai), la fête du St-Sacrement (3 juin) et celle du Sacré-Cœur (11 juin).

    Nous ne sommes plus dans des événements de l’histoire du salut, mais nous entrons dans la profondeur de l’Être de DIEU, dans  l’intimité de son AMOUR, dans l’incandescence de sa PRÉSENCE. Le Christ nous a ouvert une voie royale, magnifique, somptueuse ; il nous donne accès à « L’ETERNEL JE T’AIME DE DIEU ». 

    Mais cette découverte n’est pas théorique. Elle est appelée à passer dans le concret de nos existences humaines. C’est notre responsabilité de chrétiens, de baptisés, de disciples du Christ de faire passer cet esprit d’amour dans nos relations, nos engagements, notre travail, nos options économiques, politiques. Rien ne se fait de grand dans l’histoire sans cette passion de l’amour.

    Mère Teresa raconte ce fait divers :
    « Un jour où je descendais la rue, un mendiant vint vers moi et me dit : ‘Mère Teresa, tout le monde te fait des cadeaux, moi aussi je veux te donner quelque chose. Aujourd’hui, je n’ai reçu que 29 roupies et je veux te les donner.’ Je réfléchis un moment : si je prends ces 29 roupies, il n’aura rien à manger ce soir ; et si je ne les prends pas, je lui ferai de la peine… Alors, j’ai tendu les mains et j’ai pris l’argent. Jamais, sur aucun visage, je n’ai vu autant de joie que sur celui de cet homme, tellement heureux d’avoir pu faire un DON ! »

    Le drame des pauvres, c’est qu’on leur donne, mais on ne leur demande jamais rien. N’y-a-t-il pas un enjeu de dignité à pouvoir donner ? La vie de tous les jours nous donne de multiples occasions de semer de la joie en donnant… un sourire, une attention, du temps, de la bienveillance… de la bonté. Christian Bobin le souligne :
    « Le jour où nous consentons à un peu de bonté est un jour que la mort ne pourra plus arracher du calendrier. »

    Au début du livre des Actes des Apôtres (Ac 3, 1-10), il y a cette merveilleuse rencontre de Pierre et de Jean avec un infirme qui demandait l’aumône à ceux qui pénétraient dans le Temple. Leur réaction est sublime :
    « Regarde-nous, lui dit Pierre ! 
    De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne :
    au nom de Jésus Christ le Nazaréen,  MARCHE ! »

    C’est le vœu le plus chaleureux que nous vous adressons : Au nom de Jésus-Christ, marche… ! Soyez des hommes et des femmes debout, les mains tendues pour accueillir et pour donner…

    Merci pour votre fidélité à soutenir le Foyer, spirituellement et financièrement. Votre bonté nous touche et nous conduit à la louange et à l’action de grâce.

    Avec un peu de chaleur revenue et une détente du côté du coronavirus, nous vous souhaitons un beau début d’été. Nous vous redisons notre proximité de cœur dans la prière pour vous, avec vous.

    Très cordialement,

    Père Jean-René Fracheboud

     


                                              


     

     


  • Temps pascal
    Parfum de joie et d'espérance

    Camus écrivait : « Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été. »

    Comme cette pensée rejoint bien la fête de Pâques que nous venons de célébrer ! Cette fête, la plus centrale et décisive de notre foi, fête qui est tombée cette année au début avril, peut colorer toutes les semaines de ce mois printanier et donner une merveilleuse saveur au temps pascal qui culminera avec la fête de la Pentecôte.

    Après la signature d’adieu scellée dans la Cène du jeudi-saint,
    après la traversée douloureuse, hivernale de la CROIX du vendredi-saint,
    après le lourd et éloquent silence du samedi-saint, le Christ est ressuscité le matin de Pâques.

    La brèche ouverte dans le tombeau annonce un invincible été et ouvre l’espace de la victoire de la VIE et de l’AMOUR. L’Alleluia de Pâques dissipe toutes les ténèbres et répand un parfum de joie et d’espérance.

    Les paroles de frère Christophe et de ses frères de Tibhirine  - dont on célèbre cette année les 25 ans de leur disparition  et de leur mort – sont particulièrement lumineuses :

    « Ta Résurrection m’envahit et tout s’éternise en Joie »

    « Au fond de moi, c’est Toi qui m’enchantes ».

    L’enchantement, c’est bien une saveur que nous avons tous à redécouvrir en ces temps où le coronavirus continue son œuvre maléfique en paralysant les rencontres, les déplacements, les activités économiques, sportives, culturelles. Tout un chacun se trouve oppressé par cette situation qui coupe les élans et rend difficile les planifications. Tout le monde déplore le déficit de vraies relations humaines, chaleureuses et gratifiantes.

    Le Christ de Pâques, sorti du confinement du tombeau, nous offre cet enchantement si nécessaire à nos vies.
    « Une fois élevé de terre, j’attirerai tout à moi » (Jn 12, 32)

    Vu d’en-bas, la situation actuelle est difficile, souvent désespérante. Nous avons le sentiment d’être perdus, errants sans véritable horizon et sans perspective de sortie de crise.

    Il nous faut reprendre de l’altitude, voir les choses d’en-haut comme Dieu les voit Lui-même.

    Du haut de la CROIX se cristallise tout le mal dont l’homme est capable, mais plus profondément se donne à voir l’immense AMOUR SAUVEUR de Dieu. Depuis la victoire de Pâques, plus rien ne peut empêcher le dessein d’amour du Père de se réaliser, de se concrétiser dans nos vies personnelles et communautaires. L’enchantement du Christ Ressuscité n’est ni une illusion, ni un rêve impossible. Il est désormais la grâce de nos vies de baptisés, son oxygène quotidien.

    Ce que la chenille appelle la fin du monde, le Maître l’appelle papillon.

    Puissions-nous naître et re-naître à cette somptueuse espérance de Pâques. Le tombeau peut devenir grâce à Dieu un berceau où la vie de tous les jours reprend de la couleur, du relief, du sens. Comme le dit le Pape François dans Laudato si’, « le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et la louange. »

    Nous vous redisons notre reconnaissance pour la part que vous prenez à la vie du Foyer. Vos messages, vos prières, vos dons souvent répétés nous parviennent comme des signes d’encouragement. Ils nous touchent et nous vont droit au cœur. Merci pour ces vagues de communion qui bâtissent l’Église, nos communautés, nos Foyers.

    Nous continuons à espérer que nos retraites pourront reprendre plus régulièrement et que nous pourrons partager avec vous ces moments recréateurs et si bienfaisants.

    A l’image des essuie-glaces de nos voitures en temps de pluie abondante, nous avançons… ils n’enlèvent pas les trombes d’eau qui s’abattent, mais ils permettent d’aller de l’avant, de continuer la route, d’atteindre le but.

    Beau temps pascal avec nos salutations enchantées et nos prières !
    Bien à vous dans la joie de vous revoir,

    Père Jean-René Fracheboud

     


                                              


     

     


  • Mars 2021
    Le Carême, une nouvelle saison de la foi

    Le coronavirus est toujours là, tapi en embuscade, menaçant… Pourtant il faut bien vivre malgré les contraintes sanitaires qui pèsent de plus en plus sur le moral de nos contemporains.

    En Église, nous vivons une nouvelle saison de la foi, le carême, qui devrait stimuler notre ardeur, nous reconduire à l’essentiel et donner un élan nouveau à nos vies baptismales.

    Loin de se priver pour se faire du mal, ce temps de montée vers Pâques est un temps privilégié d’ECOUTE DE LA PAROLE. Il nous faut relire les EVANGILES de toute urgence pour comprendre comment Jésus est venu nous inviter à chercher ce qui nous rend plus heureux, plus libres, plus vivants. Comment il chasse le mal et se tient près de nous quand nous sommes pris au cœur de la tempête.

    Depuis une année, la pandémie à l’échelle mondiale est devenue un grand désert à traverser, une tempête à surmonter. Le philosophe Martin Steffens, qui a écrit entre autres « La vie en bleu », nous partage son intéressante vision de l’épreuve :

    « L’épreuve est toujours un obstacle, une immense contrariété, une objection à la vie. L’épreuve est toujours exigeante, parfois écrasante. Ce qu’elle exige est en un sens nécessairement au-dessus de nos forces : car ce qu’elle exige, c’est la Force même, ce torrent d’intelligence et de bonté tapi au fond du cœur humain et qui a besoin, parfois, qu’une brèche soit faite pour venir irriguer la plaine aride de notre suffisance. S’il est un sens à l’épreuve, c’est de révéler ce qu’il y a dans la vie de force, d’aptitude à resurgir, d’inventive générosité. »

    Le Christ nous accompagne dans cette traversée de l’épreuve, du mal et de la mort pour ouvrir l’espace de la Résurrection, la vie en plénitude.

    Marthe Robin dont on vient de célébrer les 40 ans de sa mort (6 février) aimait à résumer son parcours de vie par ces mots : « Être petit en tout, grand seulement par l’amour ».

    Elle disait aussi : « Ce que j’ai à faire, c’est tirer le meilleur parti de tous ces merveilleux trésors envoyés du ciel pour faire, avec Marie et comme Jésus, la grande Œuvre de Dieu. Seule, je ne suis capable de rien, mais je puis tout, j’attends tout du Seigneur… »

    Chers Amis, il nous est bon de nous unir les uns les autres dans la prière pour vivre ensemble l’espérance de Pâques. Le désert que nous traversons n’est pas une fuite du monde, il n’est pas un dépaysement touristique, il est le rendez-vous de l’amour avec la vérité de notre être à la fois fragile et vulnérable et pourtant appelé à un dépassement.

    Au cours de ce carême, la fête de St Joseph – le 19 mars – aura cette année une saveur particulière. Le Pape François a décidé d’une année consacrée à St Joseph pour le 150e anniversaire de la déclaration de St Joseph comme patron de l’Église universelle. La figure de Joseph reste d’une grande actualité, lui, l’homme du silence, de l’écoute, de la confiance.

    Plus que d’armure, c’est de charpente que nos contemporains ont besoin pour vivre dans le monde d’aujourd’hui. De même, le Pape François nous invite aussi durant cette année à retravailler « AMORIS LAETITIA », l’exhortation apostolique post-synodale sur l’amour dans la famille, à l’occasion des 5 ans de sa parution.

    Tout cela nous offre de belles perspectives.

    En terminant, nous vous adressons un vibrant MERCI pour vos multiples manières d’être proches du Foyer, pour votre soutien dans la prière et dans vos initiatives de partage. Beaucoup d’entre vous, connaissant la situation du Foyer qui s’est trouvé contraint à ne pas accueillir pendant des mois, font preuve d’une magnifique générosité par des dons. Nous vous en sommes très reconnaissants.

    Nous espérons bien reprendre au plus vite nos activités d’accueil, les journées, week-ends et semaines de retraite et revoir vos visages.

    Beau chemin vers Pâques dans la confiance et l’espérance.
    Bien à vous, en Lui ,                                                                             Père Jean-René Fracheboud

     


                                              


     

     


  • Février 2021
    Les vagues des Paroles créatrices

    Au bord de la mer, la contemplation des vagues qui viennent s’échouer sur la plage dans un mouvement incessant est une source d’étonnement, d’admiration et de joie. Je peux rester des heures, bercé par le clapotis des eaux.

    Aujourd’hui, notre monde connaît d’autres vagues moins alléchantes… les vagues du coronavirus.

    Au printemps dernier, une première vague qui surprend tout le monde… et bloque le flux de la vie et des activités humaines.

    En automne, une deuxième vague qui conduit à de multiples restrictions, fermeture des restaurants, des lieux de culture, limitation des rencontres à 5 personnes, couvre-feu à certains endroits… incitation au télétravail. Cette situation provoque une lassitude généralisée et accablante.

    On parle aujourd’hui, malgré tous les efforts pour stopper ou limiter la pandémie, d’une troisième vague possible.

    La vie de l’Église et de nos Foyers de ressourcement n’échappe pas à ces contraintes et limitations. La question qui monte des cœurs : jusqu’à quand ?

    L’opinion publique et les réactions qui s’affichent, nombreuses, sur les réseaux sociaux, balancent d’un extrême à l’autre :
    - le regard optimiste de ceux et celles qui rêvent de retrouver un jardin de roses et l’angoisse de beaucoup qui craignent le pire,
    - les partisans d’un retour à la situation d’avant avec les dynamiques d’un progrès désordonné, mondialisé, la course au « toujours plus » et les personnes résignées qui ne croient plus en un avenir meilleur pour l’humanité,
    - les maîtres de l’inquiétude et les serviteurs de l’espérance.

    L’Évangile nous conduit aussi souvent au bord de la mer, au bord du lac de Génésareth. C’est là, dans le flux et le reflux des vagues que Jésus se dresse pour offrir au monde une PAROLE qui ouvre l’avenir.

    Le temps liturgique de ce début d’année nous a fait ré-entendre le premier appel :  « Jésus proclamait l’Évangile de Dieu et disait : Le temps est accompli et le Règne de Dieu s’est approché : convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Mc 1,14-15) Et juste après, Jésus appelle ses premiers disciples, Simon et André, Jacques et Jean, à le suivre : « Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Mc 1, 16-20)

    Jésus ne propose pas de solutions toutes faites, dans le domaine de la politique, de l’économie, de la gestion des affaires, hier comme aujourd’hui. Il appelle à une forme d’insurrection… celle de la responsabilité et de la liberté. Il offre une bouffée d’air frais en révélant l’urgence de changer de mentalité, de changer nos cœurs pour participer  à l’avènement d’un monde nouveau. Le renouveau ne pourra venir que de l’intérieur, d’une expérience fondatrice de rencontre avec le Seigneur de la Vie et le chantre de l’AMOUR.
    St Paul l’exprimait à sa manière : « Je dois vous le dire :  le temps est limité… il passe ce monde tel que nous le voyons. » (1Co7, 29-31)

    Au cœur des vagues éprouvantes du coronavirus, le Seigneur nous propose les vagues de ses Paroles créatrices. Cela suppose de notre part un « SURSAUT », une « BASCULE MENTALE » pour faire advenir l’homme nouveau selon son cœur.A travers crises, tempêtes, secousses, le Seigneur est avec nous, en nous pour faire germer la nouveauté de son Évangile.

    Nous égrenons des instants et nous bâtissons de l’éternel ! L’heure est à la confiance, malgré tout, en dépit de tout. « Seigneur, apprends-nous la vraie mesure de nos jours, que nos cœurs pénètrent la sagesse » (Ps 89, 12)

    Il nous faut se dépêcher de vivre, ajustés à l’espérance.

    En terminant, chers Amis du Foyer, je tiens à vous remercier pour votre prière, vos dons qui aident notre Maison à traverser cette période difficile. Merci de continuer à être proches et à soutenir l’aventure du Foyer.

    En espérant une prochaine embellie, je vous dis mon amitié priante et le désir de pouvoir au plus vite vous accueillir.

    Père Jean-René Fracheboud

     


                                              


     

     



  • Prologue d'une nouvelle année

    "Au milieu de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été."
    Je fais mien ces propos de Camus pour vous les offrir comme cadeau en ce début d'année.

    Jésus est venu naître dans la paille de nos existences fragilisées.
    Il nous ouvre un avenir de croissance et de lumière.
    Il a suffi d'un ENFANT pour que s'ouvre la vie comme un sentier de gloire.

    Bel envol dans cette année 2021 !

    Père Jean-René Fracheboud


                                              


     

     



  • Vœux 2020

    Chers Amis,

    2020, une année qui s’achève... et laisse, au fond de la gorge et au fond du cœur, un goût d’amertume.

    2020, une année surprenante... décapante... cauchemardesque... catastrophique... Il a suffi d’un méchant virus – le coronavirus – pour tout paralyser, pour stopper le mouvement de la vie et des rencontres, pour colorer d’incertitude toutes les prévisions, les manifestations économiques, sportives, politiques, religieuses, pour semer le doute et la peur dans les consciences, pour menacer de mort toutes les soifs de vivre.

    2020, une année difficile, horrible qui a mis toute la planète en émoi et en interrogation.
    2020, des mois de confinement sévère, mars-avril-mai, une relative embellie estivale et une nouvelle flambée de la pandémie – une seconde vague - , en novembre.

    2020, une année qui nous a volé la fête des 50 ans du Foyer. 2020, une année à oublier le plus vite possible...

    Je suis assis à ma table de travail pour coucher sur le papier quelques vœux pour l’année 2021 qui se profile à l’horizon, pleine d’inconnu.
    Ces vœux qui, comme chaque année accompagnent le dépliant du Foyer et les offres multiples et variées de ressourcement spirituel.

    2020, une année qui s’achève... et laisse, au fond de la gorge et au fond du cœur, un goût d’amertume.

    2020, une année surprenante... décapante... cauchemardesque... catastrophique... Il a suffi d’un méchant virus – le coronavirus – pour tout paralyser, pour stopper le mouvement de la vie et des rencontres, pour colorer d’incertitude toutes les prévisions, les manifestations économiques, sportives, politiques, religieuses, pour semer le doute et la peur dans les consciences, pour menacer de mort toutes les soifs de vivre.

    2020, une année difficile, horrible qui a mis toute la planète en émoi et en interrogation.
    2020, des mois de confinement sévère, mars-avril-mai, une relative embellie estivale et une nouvelle flambée de la pandémie – une seconde vague - , en novembre.

    2020, une année qui nous a volé la fête des 50 ans du Foyer. 2020, une année à oublier le plus vite possible...

    Je suis assis à ma table de travail pour coucher sur le papier quelques vœux pour l’année 2021 qui se profile à l’horizon, pleine d’inconnu.
    Ces vœux qui, comme chaque année accompagnent le dépliant du Foyer et les offres multiples et variées de ressourcement spirituel.

    Quelle couleur peuvent prendre des vœux dans la situation que nous vivons ? Comment peuvent-ils être autre chose qu’une habitude conventionnelle dépourvue de gravité et de profondeur ?

    Je me suis assis et je reste pensif devant la feuille blanche. Que dire... qu’offrir ?

    Des mots commencent à naître au plus intime du cœur et de l’intelligence, avec leur cortège de vibrations et d’élans. Des mots simples, des mots vrais, des mots lourds de sens, des mots qui ont une allure d’allusions. Comme j’aimerais que les hommes et les femmes, que les enfants et les vieillards comprennent enfin quelque chose à la chance d’exister, malgré toutes les difficultés et tous les malheurs.

    Ces mots qui émergent des profondeurs, ces paroles qui transpercent le silence ont une saveur de vie. Ils m’invitent à rejoindre l’humain dans l’humain, ils m’ouvrent les yeux pour me faire découvrir du divin dans l’humain. Ces mots et ces paroles ont la couleur de l’EVANGILE. Ils ont la capacité de me faire traverser toute l’épaisseur de la vie pour découvrir le point de lumière.

    En tout être humain, en toute situation humaine, rien n’est jamais totalement perdu.

    Au cœur de la pandémie du coronavirus, je ne peux que vous partager ces paroles de confiance et d’espérance qui sont un viatique pour la traversée tempétueuse et difficile que notre humanité est en train de vivre. « A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn 6, 68)

    Le Christ est la Parole faite CHAIR. Il a réussi à accueillir l’amour infini de Dieu son Père d’une manière inconditionnelle. Il l’a fait à travers ses multiples rencontres et ses gestes de salut.

    Il l’a scellé dans la traversée de la nuit et de la mort pour ouvrir à tout jamais l’espace de la Résurrection. « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le glaive ? ... Mais en tout cela, nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés. » (Rm 8, 35-37)

    Chers Amis, ce sont là mes vœux les plus chers pour cette année 2021. Le virus n’a sûrement pas fini de déployer sa virulence, il peut encore nous terrasser mais il ne peut pas nous empêcher de nous
    « relever » dans le mouvement même de la Résurrection.

    Il nous faut redevenir des VEILLEURS et des guetteurs à l’image de Noé dans son arche. Face au déferlement des eaux, face au déluge, il s’agit d’attendre le moment favorable où nous pourrons lâcher enfin la colombe pour voir si elle ramènera un RAMEAU FRAIS D’OLIVIER (Gn 8, 6-12), prometteur d’une libération prochaine.

    Au Foyer, nous avons à cœur de vous offrir déjà quelques-uns de ces rameaux d’olivier, annonciateurs d’une création nouvelle. Notre programme de l’année 2021 – si le coronavirus ne vient pas trop perturber nos projets - vous invite à prendre le temps d’un vrai ressourcement, des journées, des week-ends, des semaines « cadeaux ». Nous confions au Seigneur ces différentes retraites.

    Nous remettons dans le cœur et les mains du Christ cette nouvelle année qui liturgiquement commence par ce beau temps de l’AVENT.
    Nous nous réjouissons de vous revoir, occasion de fortifier et de renouveler les liens de communion qui nous unissent. La prière confiante, persévérante, sera l’étrange grâce de ce temps qui nous confronte à l’essentiel.

    Bon vent dans l’audace de l’Esprit.    

    Père Jean-René Fracheboud
    et la famille du Foyer


                                              


     

     


  • Novembre 2022
    Avec LES BÉATITUDES de Gabriel Ringlet

    Il disait : « Heureux, vous, les hommes verdoyants, vous fertilisez la terre ».
    Il disait : « Quelle chance les amoureux ! Vos cœurs de braise réchauffent le cœur des hommes ».

    Il disait encore : « Merveille, vous les résistants, vous les artistes et vous les acrobates, vous pour qui la foi ne tient qu’à un fil : vous encouragez notre traversée ».

    Il disait : « Heureux vous, les vieillards sereins, vous apaisez le monde ».
    Il disait : « Quelle chance les enfants au cœur léger, vous réjouissez la maison ».

    Il disait encore : « Merveille, vous les sculpteurs de paix, vous les tendres, vous les doux, vous les têtus de la douceur, vous faites reculer l’intégrisme ».

    Il disait : « Heureux, vous, les saltimbanques et les poètes ! Vos paroles et vos rires vont nous donner
    des ailes ».
    Il disait : « Quelle chance les allumeurs de réverbères, vous éclairez notre actualité ».

    Il disait encore : « Merveille, vous les transparents, vous les ouverts, vous les fragiles.
    Pas les tout propres. Pas les tout blancs. Pas les moralisants. Pas les interdisants.
    Les brûlants. Les désirants. Avec vous, la passion a encore un avenir ».


                                              


     

     


  • 1970-2020
    50 ans d'existence...

    Cette année 2020 devait être marquée d’une touche spéciale pour le Foyer « Dents-du-Midi », l’anniversaire des 50 ans !

    C’est en effet en 1970 que l’aventure a commencé, que l’Hôtel de la Dent-du-Midi est devenue « Foyer Dents- du-Midi », Foyer de charité, de lumière et d’amour.

    Ainsi, pendant 50 ans, le Foyer s’est développé à tout point de vue. Il a pris du relief, de l’ampleur, du rayonnement permettant à beaucoup de chrétiens et de chercheurs de Dieu de trouver un espace de silence favorable pour accueillir la Parole de Dieu, pour nourrir sa foi, pour s’interroger face aux multiples défis du monde.

    Il semblait tout à fait opportun de marquer cette tranche d’histoire. Nous avions retenu la date du dimanche 20 septembre pour une grande fête d’action de grâce, traduisant en louange et en reconnaissance les passages de Dieu dans les cœurs.

    L’apparition du coronavirus est venue bouleverser tous les projets élaborés et la fête du 20 septembre a dû être supprimée. Entre mars et juin déjà, les retraites programmées ont été renvoyées.

    Nous avons repris les activités au début juillet en tenant compte des exigences sanitaires. Les retraites de l’été se sont bien passées et ont redonné une âme à la maison. La vie a rejailli. Nous espérons qu’il n’y aura pas de mauvaises surprises pour l’automne et que les retraites prévues pourront se dérouler dans les meilleures conditions.

    Lors de chaque retraite, nous prenons à cœur de faire monter vers le Seigneur notre action de grâce émerveillée par le chemin parcouru.

    Nul doute que la pandémie du coronavirus, si inattendue et si subite, a tout bouleversé et remet fondamentalement en question nos modes de vie, nos fonctionnements sociaux, nos priorités.

    Plus que jamais, il est important de revenir à l’Évangile, de discerner le projet de Dieu pour l’avenir de notre humanité.

    Les retraites proposées pour l’automne offrent un cadre privilégié pour ce discernement. Nous vous accueillerons avec joie.

    Merci à vous tous qui continuez fidèlement de soutenir ce qui se vit au Foyer, aussi bien spirituellement que financièrement. Votre aide nous est précieuse et indispensable.

    Nous prions fidèlement pour vous, pour vos familles, vos paroisses.
    Que l’Esprit du Seigneur nous garde les uns et les autres en disponibilité et en vigilance pour coopérer à l’avènement du Royaume.

    « Le Christ est au milieu de vous, espérance de la gloire » (Col 1, 27)

    Bien à vous, en Lui !

    Père Jean-René Fracheboud

                                              


     


  • Eté 2020
    Bel été, dans l'espérance

    Il y a quelques années, je me souviens d’avoir été touché par un article signé par Jean-Claude Guillebaud.

    Le titre était évocateur « Comprendre l’énormité de ce qui nous arrive ». L’auteur, journaliste, éditeur, soulignait avec force et pertinence l’extraordinaire mutation que notre monde moderne était en train de vivre.

    Le journaliste écrivait : « Pour aider à comprendre l’énormité de ce qui nous arrive, j’identifie cinq grandes mutations simultanées, d’ordre géopolitique, économique, numérique, génétique et écologique. Elles ont toutes démarré entre la fin des années 1970 et le début des années 1980 et j’en suis arrivé à la conviction qu’elles n’en constituent qu’une seule en réalité, avec 5 versants agissant les uns sur les autres. Chacune porte en elle – avec une part d’imprévisibilité – autant de promesses que de menaces. »

    Que dire alors de ce qui vient de se passer en ce début d’année 2020, l’apparition inattendue, surprenante du coronavirus qui a semé sur toute la planète un vent de panique et de mort et qui a paralysé brutalement tout le mouvement de la vie ?

    Le titre demeure d’une brûlante actualité : « Comprendre l’énormité de ce qui nous arrive ».

    Après le choc, il s’agit de réagir, de rebondir, de repartir.

    Il faudra du temps pour mesurer les conséquences de cette pandémie. Tout le monde a bien conscience que le monde ne pourra plus continuer comme avant. Il faut inventer du nouveau.

    L’Evangile depuis toujours nous invite à la conversion, au changement de mentalité, au ré-ajustement, au retour à l’essentiel. Le Christ mort et ressuscité vient entraîner tous ceux et celles qui le souhaitent et qui peuvent l’entendre à construire un ciel nouveau et une terre nouvelle.

    L’énormité de l’Evangile, c’est l’énormité d’une vie centrée sur l’amour, le don, la générosité, la justice et la paix. L’être humain, créature de Dieu follement aimée depuis toujours et pour toujours, porte en ses profondeurs des ressources magnifiques pour rendre notre monde plus humain et notre vie plus fraternelle.

    Il y a urgence à exploiter ce trésor déposé au cœur de nos libertés.

    Début juillet, le Foyer reprend ses activités. Il vous offre toutes les garanties nécessaires de sécurité sanitaire et d’espace extérieur et intérieur pour accueillir le souffle de l’Esprit et la folie vivifiante de l’Evangile. Nous nous réjouissons de vous accueillir et de nous laisser relancer dans la dynamique de l’espérance.

    Les 3 mois d’inactivité due au coronavirus pèsent lourdement sur les finances du Foyer. Nous continuons à compter sur vous, sur votre générosité pour pouvoir aller de l’avant.

    Nous remercions très chaleureusement tous ceux et celles qui, conscients de la situation difficile actuelle, ont fait un don au Foyer. Le Foyer a toujours vécu de cette belle chaîne de solidarité. Grand merci.

    Votre amitié, votre proximité de cœur nous sont précieuses. Nous continuons, jour après jour, à vous porter dans notre humble prière, confiants en Celui qui fait toutes choses nouvelles.

    Bien à vous, en Lui... Et bel été !

                Père Jean-René Fracheboud


                                                  


     



  • Du dehors au dedans...

    «Avec Jésus-Christ, nous passons du dehors au dedans,
    nous n’avons plus à chercher Dieu derrière les étoiles mais au dedans de nous,
    et nous n’avons plus à redouter un maître terrible et un Dieu implacable,
    mais à dialoguer avec un amour qui nous attend au plus intime de notre cœur.»

    Maurice ZUNDEL


                                                  


     



  • Voici venu le mois de mai

    Chers Amis,

    Mai... un mois habituellement coloré de verdure, de fleurs, de fêtes, un mois où nous honorons avec plus de ferveur que d’habitude la silhouette de Marie, Mère du Christ et notre Mère. Elle reste pour nous ce visage de lumière et de beauté, de confiance et de fidélité. Elle nous rappelle, de manière vivante, ce que peut devenir notre humanité profonde lorsqu’elle se laisse irradier du dedans par la grâce de Dieu.

    Depuis deux mois pourtant, nous demeurons sous l’emprise du coronavirus et de ses multiples conséquences pour nos vies familiales, sociales, professionnelles.

    Si on nous avait annoncé un confinement généralisé, la fermeture des écoles, l’arrêt du trafic aérien, celui des compétitions sportives et des grandes manifestations culturelles, la limitation des déplacements et l’impossibilité de célébrer l’Eucharistie, on n’aurait pas cru ! Tout cela aurait semblé chimère et fruit d’une imagination débridée et perverse. C’est pourtant bien la dure réalité que nous vivons, pas seulement chez nous mais à l’échelle planétaire.

    Actuellement, dans les différents pays, nos autorités cherchent les solutions adéquates pour débloquer la situation et permettre des pas pour une reprise économique sans abandonner les impératifs sanitaires. Nous pressentons de plus en plus que le temps sera long et la patience nécessaire avant de retrouver une vie plus « normale ».

    Le Foyer n’échappe pas à cette pandémie. Depuis mi-mars, tout accueil est impossible. Toutes les retraites et récollections ont été supprimées et ce sera encore la situation du mois de mai. Au meilleur des cas, nous espérons reprendre les activités des retraites en juillet mais il faudra voir ce qui sera possible. Bien sûr que tout cela a des conséquences financières pour le Foyer. Plus que jamais, nous faisons appel à la générosité de beaucoup d’entre vous qui soutenez par des dons réguliers et occasionnels l’activité de la maison.

    Nous vous disons un grand MERCI pour votre soutien précieux et nécessaire.

    Au-delà des contingences matérielles incontournables, nous continuons notre chemin de foi, mettant notre confiance, notre espérance dans le Seigneur, sûr de sa grâce, de la fécondité de sa Parole et de ses nombreuses bénédictions. Nous vous sommes proches par la prière en cette période du temps pascal qui se déploie à travers les belles fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte.

    Que le Christ ressuscité, à jamais victorieux du mal et de la mort, soit le cœur et le centre de notre vie. Qu’Il nous entraîne joyeusement dans sa Paix et sa Lumière !

    De tout cœur,


                                                               Père Jean-René Fracheboud


                                                  


     


  • Pâques 2020
    La force de l'espérance

    Chers Amis,

    Depuis quelques semaines, quelques mois, il n’ y a plus qu’un mot qui résonne et qui remplit tout l’espace de nos vies. C’est le mot « CORONAVIRUS ». Il est partout, il conditionne tout, il change tout. Il sème la peur, l’angoisse, la mort. Nos vies personnelles, sociales, communautaires, ecclésiales en sont complètement bouleversées.                                                                                                    

    C’est un extraordinaire coup d’arrêt dans la marche de l’histoire.   

    On savait que les hommes avaient dû traverser de grandes périodes d’épreuves à travers les âges : guerres, cataclysmes, épidémies, famines, tremblements de terre mais les grandes découvertes scientifiques, techniques, médicales avaient peu à peu inscrit dans l’esprit humain la certitude de pouvoir tout maîtriser et contrôler. Et voilà que tout vole en éclats…l’homme se retrouve dans sa nudité, dans une prise de conscience redoutable de sa fragilité et de sa vulnérabilité.             

    Comment vivre à l’heure du coronavirus alors que tout est confiné et paralysé ?                    
    Comment vivre sa foi alors que tous les rassemblements de prière ont cessé ?                        
    Comment grandir en humanité dans ce contexte d’inquiétude et de peur ?                                             

    Il n’y a sûrement pas de réponse toute faite à ces graves questions. Dans le sillage du printemps, bien réellement là, il y a des pas humbles et discrets à faire, il y a des chemins à ré-inventer, il y a une espérance à retrouver et à vivre.

    Ni au Foyer, ni ailleurs dans nos paroisses, nous ne pourrons célébrer les grands rendez-vous de la Semaine Sainte et de Pâques. Et pourtant c’est du côté de ce mystère central de la foi - le Christ mort et ressuscité - que nous avons à puiser l’audace de vivre et la force de l’espérance.

    Le Christ a sauvé le monde, une fois pour toutes. Il a fait triompher la VIE et l’AMOUR, anéantissant pour toujours les forces du mal et de la mort. Il nous accompagne aujourd’hui dans l’épreuve que nous vivons. Lui seul peut ouvrir dans nos enfers et nos tombeaux la brèche de la lumière pascale.    

    Marthe Robin, fondatrice des Foyers, confinée pendant plus de 50 ans dans une petite chambre de ferme est pour nous une figure bien parlante de cette fécondité pascale. Quand il n’y a plus la liberté des mouvements, des allées et venues, des rencontres multiples, il reste l’espace de la profondeur, celui de l’offrande et de l’abandon.

    Chers Amis, en cette période difficile, nous restons en profonde communion avec vous.                
    Nous renouvelons notre gratitude pour votre soutien spirituel et financier. En ce moment, le Foyer ne peut plus compter sur la participation des Retraitants et pourtant les factures liées à l’entretien et aux assurances continuent d’arriver. Donc, à toutes celles et à tous ceux qui le peuvent, MERCI pour votre fidèle générosité.

    Nous vous assurons de notre prière humble et fidèle. Dans la simplicité, nous célébrons l’Eucharistie en communion avec vous, vos familles, vos proches, portant devant le Seigneur toutes vos intentions.

    Dans ce contexte inattendu, nous vous souhaitons un TEMPS PASCAL LUMINEUX ET TONIFIANT.

    A la joie de pouvoir à nouveau vous accueillir au Foyer.

    Bien à vous, dans le Christ.

                                                                                    Père Jean-René Fracheboud


                                                  


     


  • Mars 2020
    Chers Amis

    En cette période toute particulière que nous vivons à cause de la pandémie généralisée du coronavirus, il est important plus que jamais de réveiller en nous les sources de l’espérance.

    Le Seigneur intervient dans notre monde pour contester la fatalité du mal et du malheur et ouvrir les brèches de l’avenir. Il nous entraîne dans le mouvement pascal de Résurrection.

    Que cette certitude de foi soit notre force et notre paix aujourd’hui pour le pas que nous avons à vivre.

    Nous vous partageons ce beau texte de Francine Carillo dans son ouvrage « Braises de douceur » (p.11).

                    Quand ils n’auront plus
                    sur les lèvres que l’infinie
                    litanie des désastres

                    quand leurs yeux s’arrêteront
                    sur un ciel verrouillé
                    et une terre à l’abandon

                    quand ils plieront
                    sous la bourrasque
                    des illusions perdues

                    et quand ils se laisseront
                    gagner par la froidure
                    du dedans

                    dis-leur…

                    dis-leur seulement
                    qu’une parole vient
                    et brise les évidences

                    dis-leur que de l’humain
                    une autre version
                    est possible

                    dis-leur que
                    le brouillard des cœurs
                    abrite une promesse

                    dis-leur surtout
                    que la lumière attend
                    de naître sous leurs pas

                    dans le terreau
                    de leur toute-fragilité
                    reconnue

                              


                                                  


     



  • Risquer le désert

    Nos pas sont lents et lourds vers la Source, et pourtant nous avons soif.
    Entre la pesanteur et la grâce, nos vies si souvent penchent du mauvais côté.
    Le mal et le malheur nous tiennent esclaves et nous doutons parfois de l’amour et de la bonté.

    En ce début de Carême, le Christ nous conduit au désert avec Lui, comme Lui.
        Il nous invite à mieux connaître notre pauvreté pour mieux découvrir son visage.
        Il nous invite à connaître la faim et la soif du désert pour mieux goûter le Pain et la Source.
        Il nous invite à connaître et à goûter le silence pour mieux entendre sa Parole.

    Face à la tentation, le Christ ne choisit ni la facilité, ni l’exploit spectaculaire; il choisit l’humble fidélité au Père.

    A nous de lui emboîter le pas, de nous remettre en route, de risquer le désert et ses 40 jours qui, d’une poignée de cendres, feront naître le feu de nos résurrections.

    Belle montée vers Pâques !

                                                   Père Jean-René Fracheboud


     



  • O Seigneur, notre Dieu...

    J’aime bien méditer le psaume 8, psaume qui a traversé les âges et qui continue d’interpeler notre monde, notre histoire, notre chemin de vie. J’y accueille un grandiose appel à l’étonnement émerveillé devant la création de Dieu, devant sa splendeur de gloire :

                        "O Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre !" (v.2)

     Et cette ouverture à l’immense conduit à s’interroger sur la place de l’homme :

     "Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
    Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ;
    tu l’établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds…"
    (vv.5-7)

    Ce psaume ne fait que mettre en chanson et en musique ce qui est au cœur de la Genèse : la révélation d’un Dieu créateur de tout avec, à son sommet, le surgissement de l’homme, image et ressemblance de Dieu.

    Cette certitude de qui je suis aux yeux de Dieu ne peut que donner beaucoup de relief, de tonalité à mon humble quotidien. Tiraillé par les événements, écrasé par les déceptions, marqué par de multiples contradictions, je reste un être de lumière, de noblesse, de beauté, de grandeur. Ma vie a du prix aux yeux de Dieu et rien ni personne ne saurait définitivement écraser ma dignité.

    C’est en développant ma vie spirituelle, c’est en misant sur une profonde intériorité que je pourrai garder cette liberté et cette conscience d’être quelqu’un devant Dieu, un enfant de sa tendresse.

    Puisse l’Esprit de Dieu me garder en étonnement émerveillé devant la vie et devant cette grandeur qui me dépasse !

    Il y a aussi de l’étonnement et de l’émerveillement qui naissent au plus profond de nous devant l’extraordinaire fidélité et générosité de beaucoup d’entre vous.

    Vous continuez à être proches de nous en soutenant matériellement ce qui se vit au Foyer au rythme des semaines et des mois qui passent. Vos dons sont précieux et nous encouragent. Nous vous disons un grand MERCI pour cette part que vous prenez à l’aventure.

    Merci aussi à vous qui exprimez votre communion et votre amitié de bien des manières. Vous savoir proches et partie prenante de ce qui se vit ici nous fait du bien et nourrit notre espérance en cette année du 50ème anniversaire du Foyer.

    Nous vous souhaitons un beau chemin de confiance dans l’assurance émerveillée de la présence et de la grâce de Dieu. Nous vous saluons très cordialement et très fraternellement.

    Père Jean-René FRACHEBOUD
    et la famille du Foyer


     


  • Voeux
    2019 va se terminer et 2020 pointe à l’horizon.

    Une fois de plus, nous nous préparons à franchir le seuil d’une année nouvelle.

    Il n’y a pas si longtemps, tous les regards étaient focalisés sur cette fameuse année 2000 qui ouvrait un nouveau millénaire et nous voici déjà en 2020. Beaucoup ont le sentiment que tout va très vite, trop vite et que nous vivons une accélération de l’histoire qui nous déstabilise.

    Dans ce contexte difficilement contrôlable, il nous est bon de reprendre conscience que le temps n’est pas seulement un ennemi mais un cadeau. Les années de notre vie sont l’espace de notre croissance et de notre maturation. Le temps est à notre service et nous devons nous efforcer de redevenir les maîtres de notre temps. L’accès à la vie intérieure passe nécessairement par une maîtrise de son temps.

    L’année 2020 qui arrive prend une couleur toute spéciale puisqu’elle marquera les 50 ans de la vie et de l’activité du Foyer « Dents du Midi ».

    En ouvrant les albums de photos, nous ne pouvons qu’être admiratifs devant les multiples transformations, aménagements, agrandissements qui ont donné à la maison sa parure actuelle. Que de changements entre l’humilité des commencements en 1970 et la situation du Foyer aujourd’hui, 50 ans plus tard.

    L’enveloppe des bâtiments, cette évolution heureuse et harmonieuse, n’est que l’aspect visible de ce qui se vit, de ce qui s’est vécu au long de ces années selon la vocation même des Foyers de Charité, à savoir offrir aux femmes et aux hommes, aux chercheurs de Dieu, un espace qui permet l’unification intérieure et la rencontre avec le Christ vivant.

    Pendant ce demi-siècle, il s’est vécu beaucoup de miracles dans la profondeur des cœurs. La grâce infinie de Dieu a travaillé mystérieusement. Son amour s’est manifesté concrètement et a permis à beaucoup de retraitants de repartir plus vivants, plus confiants, plus espérants en la vie.

    En cette année 2020, nous voulons ressaisir toute la richesse de ces merveilles de Dieu, autant de « Pentecôtes nouvelles », qui nous transportent dans la louange et l’action de grâce.

    Nous tenons aussi à manifester notre profonde reconnaissance à toutes les personnes qui ont aidé et aident régulièrement la famille du Foyer, de bien des manières, et qui ont fait preuve de beaucoup de générosité pour que le Foyer vive et soit un lieu accueillant. Sans eux, sans ces multiples dévouements, l’aventure n’aurait pas été possible.

    C’est tout au long de l’année 2020, au cours des journées, des week-ends, des semaines de retraites, que nous chanterons notre émerveillement en faisant monter notre MERCI au Seigneur.

    Nous avons retenu une journée particulière pour un rassemblement festif, ce sera

    le dimanche 20 septembre 2020 (10h à 17h) – dimanche du Jeûne Fédéral.

    Cette journée est en préparation, tout n’est pas encore défini, mais nous aurons la joie d’accueillir notre Père Evêque, Jean-Marie Lovey qui présidera l’Eucharistie. Des Amis chanteurs seront de la partie, en particulier Jo Akepsimas et Raoul Mutin.

    En vous faisant parvenir le programme du Foyer pour cette année-anniversaire, nous vous présentons nos vœux les plus chaleureux pour cette nouvelle étape de vie. Qu’elle soit année de lumière de paix et de joie !

    Que l’intuition de Marthe vous accompagne et qu’elle devienne réalité pour vous.

    « Il ne faut jamais rester au seuil de son âme, il faut rentrer à l’intérieur, y descendre, y réfléchir, y méditer, y travailler et s’y laisser travailler...face à face avec Dieu. »

    Nous vous redisons notre joie de pouvoir vous accueillir au Foyer au cours de cette année jubilaire 2020 et de partager avec vous dans le recueillement ces moments précieux de re-création.

    Nous vous assurons de notre prière et de notre amitié fraternelle. Bien à vous, en Celui qui nous fait vivre,

    Père Jean-René Fracheboud et la famille du Foyer

     


  • Automne 2019
    Bel automne aux couleurs de Dieu !

    Pour qui veut approfondir sa relation avec Dieu, les psaumes sont et resteront toujours un puits extraordinaire, un abîme de richesses et de trésors.

    A l’heure où l’été a fait place à l’automne, temps aussi où les agendas se chargent de multiples rendez-vous liés aux engagements professionnels, sociaux, pastoraux, je retrouve avec saveur quelques versets du psaume 89 (88) avec ses invitations et ses convictions :

    01    D’âge en âge, Seigneur, tu as été notre refuge.
    09    (...) tous nos jours s’enfuient, nos années s’évanouissent dans un souffle.
    12   
    Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse.
    14    Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
    17    Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains : oui, consolide l’ouvrage de nos mains.

    Le psalmiste nous met devant l’évidence de la fragilité de l’homme, de la précarité de l’histoire, du caractère éphémère de toutes choses. Ce constat lucide, loin d’être une cause de désespoir, devient un tremplin pour la foi. Dieu vient à la rencontre de l’homme, il lui propose de s’appuyer sur Lui, de bâtir avec Lui une alliance de vie, de cœur.

    L’homme peut dire « Tu » à Dieu.

    Dans l’amour, il reçoit ainsi de Lui la grâce, une forme de « sagesse » qui consiste à bien « compter les jours » pour bien les remplir.
    Il peut chanter la louange du Seigneur, trouvant dans cette gratuité amoureuse du sens et de la profondeur.
    Enfin, il découvrira que Dieu lui-même rendra fructueux son travail et son labeur.

    Chers Amis, c’est cette souveraine et délicieuse sagesse que je vous souhaite pour les mois à venir. La prière de ce psaume nous permettra de vivre une profonde communion dans l’essentiel :

    consentir à notre humanité avec nos capacités et nos limites, nos richesses et nos failles, nos réussites et nos échecs.
    chercher et trouver la liberté de l’Esprit qui dilate nos vies à la dimension de l’infini de l’Amour.
    se recevoir tous les jours comme un don de Dieu.

    Père Jean-René Fracheboud

     


  • Septembre 2019
    Voilà qu’a sonné déjà l’heure de la rentrée !

    Les enfants reprennent le chemin de l’école, les adultes retrouvent leur engagement professionnel.

    La vie associative économique, politique, ecclésiale, recommence le ballet incontournable des réunions, des rendez-vous, des planifications.

    Plus qu’une insipide répétition et une morne alternance entre le travail et le repos, plus que des habitudes qui ponctuent la marche du temps, n’y a-t-il pas dans les commencements, et les recommencements, une grâce de fraîcheur, une grâce de vitalité nouvelle ?

    Comment faire pour ne pas vivre notre quotidien et nos engagements comme un esclavage ?
    Comment échapper à la tyrannie des agendas et du stress ?
    Comment grandir en liberté intérieure pour que cette nouvelle étape de vie soit une étape de croissance, d’engendrement du plus vrai et du plus profond de soi ?

    Il n’y a pas de recette, assurément ! Mais il y a des chemins à emprunter, à inventer pour que la vie profonde féconde l’humble quotidien et ouvre un réel espace d’harmonie et de paix. Nul doute que la foi au Christ vivant peut nous aider à grandir, à cheminer vers cette maturation de l’être.

    Il nous redit comme aux premiers appelés :

    « Venez et voyez ! », « Lève-toi et marche ! », « Avance au large et jette les filets ! »

    Autant d’invitations à risquer notre vie, à miser notre vie sur une PAROLE qui ouvre l’avenir et sur une PRÉSENCE qui met en confiance.

    En grec, il y a deux mots pour désigner le temps : le « chronos » et le « kairos ».

    Le « chronos », c’est le temps qui passe, la succession des jours, des mois et des années, scandés par nos horloges et nos pendules… le temps qui nous emporte souvent, nous fatigue, nous use, nous défait… nous dévore peu à peu.

    Le « kairos », c’est le temps en forme de trésor et de perle, c’est la grâce du moment présent, c’est la saveur de la vie qui s’offre gratuitement, c’est la fine fleur de l’instant qui ouvre un possible, un sourire, une rencontre, un amour.

    Saint Paul en est un chantre éloquent :

    « Vous savez en quel temps nous sommes : voici l’heure de sortir de votre sommeil ;
    aujourd’hui, en effet, le salut est plus près de nous qu’au moment où nous avons cru.
             La nuit est avancée, le jour est tout proche… ».   (Rm 13, 11-12)

    Chers Amis, c’est beau si nous faisions de l’heure de la reprise l’heure du « kairos », à l’horloge de l’évangile. Dans la ligne du Pape François, il nous est bon de repartir dans cette nouvelle étape avec ardeur et espérance en « veilleur de l’essentiel », en artisan d’un monde et d’un royaume qui attend de naître. C’est ce que nous vous souhaitons de tout cœur.      

    Père Jean-René FRACHEBOUD

     


  • Merci...
    Et bel été !

    Dans le déroulement de nos vies, il y a des moments qui se marquent particulièrement dans nos mémoires. Ils sont souvents liés à des commencements.

    Mon premier jour d’école, ma première ascension d’un 4000, ma première rencontre avec celle qui deviendra mon épouse, mon premier contact avec le chef de bureau ou d’usine, ma première communion, l’accueil d’un nouveau-né dans une famille…

    Ces moments sont chargés d’une grâce de nouveauté, d’une grâce qui ne sera par la suite jamais tout à fait la même. On respire alors un parfum de fraîcheur qui ouvre un bel espace de promesses. Une porte s’ouvre riche de tous les possibles.

    Beaucoup de penseurs, de philosophes, de théologiens ont souligné la grâce attachée aux commencements. Je pense au Père Carré, aumônier des artistes à Paris qui a composé un livre intitulé « Chaque jour, je recommence ». Le grand sculpteur Rodin, au sommet de son art aimait à dire : «  On commence toujours, on commence toujours ! »

    J’ai le souvenir d’une minute œcuménique (minute de réflexion spirituelle à la Radio Suisse Romande), il y a longtemps déjà, qui mettait en valeur la joie et l’humilité des commencements.

    Souvent, rien d’autre ne dépend de moi de poser un commencement possible pour préparer le terreau de l’impossible.

    Nous pouvons tous poser un commencement, un geste, un sourire, un pardon, un amour, une prière, un message, un e-mail. L’Evangile est de cette couleur-là. Il est ensemencé dans tous les vrais commencements. C’est la mission des prophètes de rappeler constamment à un peuple désabusé les brèches d’espérance. J’entends Isaïe

    « Voici que je vais faire une chose nouvelle, déjà elle pointe,
    ne la reconnaissez-vous pas ? » (Is 43, 19)

    Le Foyer respire de ce jaillissement permanent d’initiative, de messages, de clins d’œil, de dons, de partage.
    MERCI pour tant de sollicitude et de gentillesse.

    Nous enfouissons tous ces trésors de vie, de relation, dans le silence de la prière, là où l’Esprit fait toutes choses nouvelles dans une fécondité débordante.

    Père Jean-René Fracheboud


  • Fête-Dieu 2019
    L'Amour qui fait signe au cœur de la cité

    «Faites ceci en mémoire de moi» nous a dit le Seigneur, le soir avant de mourir. C’était là son testament, le geste final et récapitulatif de toute sa vie vécue dans la fidélité à son Père et dans l’amour passionné des hommes.

    Dès le début, au lendemain de Pâques et de la Pentecôte, la première communauté a été fidèle à cette invitation pressante du Christ, y puisant la force de son témoignage et son identité.  «Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.» (Ac 2,42)

    Au cours des siècles, les générations chrétiennes ont développé les différentes harmoniques de ce geste mémorial. Il est d’une telle profondeur qu’il faudra toute une palette de notions théologiques pour rendre compte de la richesse infinie du mystère eucharistique : repas, mémorial, sacrifice, sacrement, présence...

     A partir du réalisme de la nourriture et du repas (dominante du 1e millénaire selon l’analyse du P. Mischler dans son ouvrage “ L’adoration eucharistique”), les aléas de l’histoire et l’évolution théologique vont privilégier la réalité du sacrifice et de la présence (dominante du 2e millénaire, alors que le 3e pourrait être celui de la Pâque).

    Ainsi le centre n’est plus la table eucharistique, espace du partage de la nourriture mais le tabernacle, lieu de la présence. A partir de là s’élèveront les plus somptueuses églises et les plus impressionnantes cathédrales pour abriter cette miette de pain, devenue le Corps du Christ. Rien ne sera trop beau et majestueux pour exprimer la gloire de Dieu, sacramentellement présent dans l’Eucharistie. Ce glissement s’accompagne aussi par la multiplication des adorations du Saint-Sacrement. On a besoin de voir l’hostie, à un moment où curieusement, on ne va plus communier.

    C’est dans ce contexte que naît à Liège en Belgique, en 1246, la Fête du Saint-Sacrement, la Fête-Dieu. Les fidèles porteront en procession dans les rues de la ville le Corps du Christ.

    La Fête-Dieu se généralise dans de multiples pays, avec plus ou moins de solennité et de ferveur. Elle permet de conjuguer la célébration du repas eucharistique et de son prolongement dans une présence qui demeure et transfigure toute la vie. Cette Fête-Dieu, solennisée par la procession à travers les rues de nos cités, nous adresse quelques clins d’œil qui stimulent notre foi et renouvellent notre espérance :

     - La Présence du Christ, qui sauve et libère ne peut être esclave d’un bâtiment de prière, fut-il majestueux. Cette Présence est source d’un rayonnement universel qui touche toutes les réalités de la vie humaine, le social, le politique, l’économique... Nos rues et nos places, nos villes et villages, nos institutions sont irradiées par l’Amour vainqueur du Christ.

     - La communion au Christ nous arrache à la loi du chacun pour soi. Communier au Christ ressuscité nous engage dans une générosité active au service de l’homme, en particulier des plus pauvres et des plus démunis. Le parcours de nos processions au cœur de la cité exprime très tangiblement cette dimension communautaire de la foi.

     - Face aux bruits destructeurs, face à la violence et aux agressions du mal qui abîment l’homme et le tissu social, le silence de l’EUCHARISTIE, du Saint-Sacrement redit le miracle de l’AMOUR offert à tout jamais…pour la fête de l’homme et la fête de Dieu !

     

                                                                                                             Père Jean-René Fracheboud


  • Pentecôte 2019
    Le jour de la Pentecôte...

    ... Il se passe quelque chose de décisif :
    la réalisation des promesses du Christ,
    l'enfantement d'un peuple nouveau par l'effusion de l'Esprit,
    la naissance de l'Eglise, sacrement du Christ ressuscité.

     Le Christ Jésus n'est plus "devant", il est "dedans".
    Il devient l'animateur de cette communauté qui,
    à sa manière de vivre ensemble,
    d'accueillir la Parole et de célébrer,
    traduit en visibilité la fulgurance de l'amour et l'éclat de la victoire pascale.

    La Pentecôte est l'aboutissement de Pâques,
    le gage d'une spiritualité qui invite l'homme à ne pas fuir le monde, mais à le comprendre et à l'aimer.

    Dans la vie des disciples et des communautés,
    les retombées de l'Esprit sont multiples...

    L'Esprit de Pentecôte ranime des hommes et des femmes
    qui avaient été disloqués, défaits, déstructurés par la mort de Jésus.
    Les voilà vivants d'une vie qui vient de plus loin qu'eux-mêmes
    qui les entraîne dans un tourbillon d'audace, de grâce et de créativité...

    L'Esprit de Pentecôte scelle définitivement l'alliance entre Dieu et les hommes,
    une alliance qui n'est plus écrite sur des tables de pierre mais dans la profondeur du coeur.
    La loi n'est plus extérieure, elle est une respiration intérieure,

    "Dieu plus présent à nous-mêmes que nous-mêmes"...

    Le souffle créateur et sauveur qui a descellé la pierre du tombeau
    continue à faire reculer toutes les frontières, toutes les barrières.
    L'onde de choc de la Résurrection ouvre un espace infini.
    Tous les peuples de tous les temps, de tous les horizons
    sont appelés à goûter le don infini de Dieu.
    Rien ni personne n'est appelé à rester en dehors
    de l'offre gratuite du salut apporté par Jésus-Christ.

    L'Esprit vient prophétiquement contester
    tous les enfermements d'idée, les scléroses de coeur et les conforts frileux.

    Il est l'aiguillon d'un dépassement continuel,
    d'un élargissement permanent
    aux dimensions du coeur de Dieu.

    Père Jean-René FRACHEBOUD


  • Pâques 2019
    Dans la joie de Pâques !

    Nous sommes dans la joie de Pâques !
    Une fois de plus, la nouvelle nous touche profondément : le Christ est ressuscité!
    Après avoir sillonné les routes poussiéreuses de Galilée, après avoir affronté courageusement les forces du mal et de la nuit, le Christ sort vainqueur du tombeau, ouvrant à ses disciples l’espace de la VIE  et de l’AMOUR.

    La manière d’ «être homme» de Jésus a réussi et il nous entraîne aujourd’hui par sa Résurrection à vivre comme Lui dans la radicalité de la confiance au Père et dans la passion amoureuse de l’homme.

    A Pâques, la création selon l’éternel désir de Dieu est enfin achevée. Tout est accompli, tout est consacré dans l’AMOUR. Il ne reste plus, pour les baptisés que nous sommes, qu’ à accueillir avec ravissement les retombées divino-actives de l’événement pascal et à devenir les acteurs dynamiques et les célébrants zélés de ce Mystère.

    Nous ne pouvons plus passer notre vie à tourner en rond, à nous rétrécir à nos seuls intérêts, à subir les événements accablants, le vieillissement amer et à redouter l’approche de la mort. Nous sommes appelés à infiniment plus et infiniment mieux. Nous avons à naître à ce "plus beau", ce "plus grand", ce "plus noble" de nous, qui émerge du plus profond de notre être comme des promesses printanières.

    A la suite des premiers témoins, les femmes, Pierre, Jean, Thomas, les disciples d’Emmaüs, Pâques nous offre comme en cadeau un VISAGE et un PARFUM.

    - Le VISAGE du Ressuscité capable de transfigurer nos visages et nos chemins d’existence.
    - Le PARFUM de l’amour plus fort que tout, le parfum de l’onction de Béthanie qui remplit nos maisons et nos cœurs.

    Beaucoup de paroles bibliques étaient déjà annonciatrices de ce qui allait éclater en lumière à Pâques.

    « Oui, Dieu, ton Dieu t’a consacré d’une onction de joie, comme aucun de tes semblables ;
     la myrrhe et l’aloès parfument ton vêtement. Des palais d’ivoire, la musique t’enchante. »
    (Ps 44,8-9)

    Depuis ce jour, beaucoup d’hommes et de femmes ont pu vivre au cœur de leur chemin parfois tortueux la grâce pascale.

    « Dans mes ténèbres, tu seras la lumière de mes pas.
    Dans ma faiblesse, tu seras la force de mon cœur. Je sais que dans l’élan
    de ton Esprit, je danserai ma mort et que je sauterai jusqu’en toi. »
    (Jacques DUBUC, prêtre québécois et danseur professionnel mort d’un cancer à 43 ans)

    « Nous sommes appelés à sortir de nos cachettes de poussière, de nos retranchements
    de sécurité et à accueillir en nous l’espoir fou, immodéré d’un monde neuf, infirme,
    fragile,  éblouissant. »
    (Christiane SINGER, ‘Derniers fragments d’un long voyage’)
     
    Chers Amis proches du Foyer, c’est cette même grâce que je vous souhaite d’accueillir intérieurement en cette période pascale :

    - Vivre dans la proximité et la communion de cet "homme maximum", le Christ ressuscité, transfiguré et transfigurant.
    - RESPIRER le parfum aérien de la  VIE, dilatée à la dimension infinie du cœur de Dieu.

    Beau temps pascal dans la saveur de la PRESENCE. ALLELUIA !

    De tout cœur !
    Père Jean-René Fracheboud et le Foyer



  • Carême, mars 2019
    CAREME: Bartimée transformé

    Il y a des figures bibliques qui soudainement nous parlent, arrachant notre sympathie et deviennent des compagnons de route. Ils viennent allumer quelque chose de beau, de fort, de décisif au plus intime du cœur…

    Ainsi Bartimée, l’aveugle de l’Evangile (Mc10, 46-52)… je le sens comme un frère, fait de la même pâte que moi, que nous. Je lis dans son récit le côté extraordinaire que la rencontre de Jésus vient opérer, provoquer dans l’ordinaire de son existence. Bartimée vivait mal, bien en deça de ses attentes et de ses aspirations légitimes. Sa vie manquait cruellement d’envergure.

    Pour exprimer ce manque, l’Evangile utilise 4 qualificatifs :

    1. Il est aveugle
    2. Il est assis
    3. Il est au bord du chemin
    4. Il est mendiant.

    A la fin du récit, les lecteurs vont retrouver Bartimée complètement transformé; la rencontre de Jésus le sauve, l’élargit, le dynamise, lui ouvre un avenir insoupçonné.

    1. Il est désormais debout
    2. Il est voyant….clair-voyant
    3. Il suit Jésus sur le chemin.

    Ce qui a rendu ce miracle possible, c’est la merveilleuse attention de Jésus qui n’est pas passé à côté de lui sans le voir, sans rejoindre son cri de douleur et son drame de vivre. Jésus le met au monde.

    Je crois que ce même Seigneur nous rejoint sur les routes de notre humanité pour nous faire NAITRE, nous aussi, à la pleine dimension de la Résurrection.

    Francine Carillo exprime magnifiquement cette force de résurrection dans une dilation infinie de l’être :

    « Cette racine de lumière accrochée à ton visage à l’heure où nous évoquions la mort survenue…
    Cette douceur mystérieusement posée à même la douleur…
    Cette imperceptible lézarde dans la chair de l’absurde…
    Il n’y a pas d’autre écriture de la Résurrection.
    On devrait pouvoir s’en tenir à cette lecture de l’infime »

    ( Le sable de l’instant p.54-55 )

     

    Chers Amis, je vous souhaite la grâce de rencontrer Bartimée, et à travers lui, le Seigneur Jésus.

    Que nos yeux de la foi s’ouvrent sur l’infini de sa Présence et, qu’en ce carême, nous puissions le suivre sur cette route de lumière !

    Je vous renouvelle notre MERCI pour vos dons, vos partages, vos mille manières de soutenir le Foyer dans son aventure quotidienne.
    A l’image de Bartimée, l’ouverture de nos yeux nous rend sensibles à ce qui est si peu spectaculaire… la générosité de vos cœurs manifestée par de multiples signes et enracinée dans notre prière. Cela nous est infiniment précieux.

    D’un grand cœur reconnaissant et priant. A bientôt.

    Père Jean-René Fracheboud


  • Automne 2018
    Marie, sacrement de la tendresse

    La Très Sainte Vierge est une sorte de sacrement, le sacrement de la tendresse de Dieu pour nous, car Dieu est aussi mère que père. Et puis, elle est surtout la mère du Christ en nous.

    Car la maternité de Marie, ce n’est pas une maternité dans le temps, c’est une maternité dans l’éternel, parce qu’elle a conçu dans le don total et absolu d’elle-même, parce qu’elle nous a adoptés tous dans cet accueil de tout son être à Jésus. Sa maternité ne cesse pas. Elle est celle qui est mère du Christ dans notre vie, c’est sa fonction éternelle.

    Il est donc tout naturel que nous nous exposions au rayonnement de la Vierge pour recevoir d’elle ce Christ qu’elle est chargée éternellement d’enfanter en nous. C’est un geste merveilleux et infaillible. Il est impossible de se tourner vers la Vierge sans, par elle, rejoindre le Christ, car, comme elle n’a rien, elle ne peut que nous conduire à Lui. Suivre ce chemin, c’est suivre l’ordre même de l’Incarnation, puisque c’est par Marie que Jésus est entré dans le monde. C’est toujours par Marie que le Christ entrera dans notre âme et ce qu’il y a de plus merveilleux dans notre confiance dans cette maternité inépuisable de la Sainte Vierge, c’est que nous pouvons à chaque instant disposer de l’amour de la Vierge pour l’offrir à Notre Seigneur.

    Et ici, je crois que vous feriez comme moi si vous aviez à célébrer la Messe et qu’au moment de la consécration, lorsqu’il faut dire ces mots incroyables, bouleversants qu’on n’ose pas prononcer, car dire : « Ceci est mon corps », c’est s’engager à disparaître en Jésus, à se transformer en Jésus… Comment porter la nouvelle et éternelle Alliance et tout l’Amour quand on est un pauvre homme limité, fatigué, borné, défaillant, comment dire ces mots sans trahir Dieu, sans mentir aux paroles mêmes que l’on prononce ?

    C’est là que la Vierge est un refuge. Il y a au moins quelqu’un qui peut dire ces mots, quelqu’un qui a pu dire : « Ceci est mon corps », en mettant dans ces mots toute la vérité qu’ils comportent : et c’est la Sainte Vierge. Elle peut toujours remplir ces paroles de son amour qui les justifie.

    Ce que nous pouvons faire à la messe, c’est de nous dire : « Ces mots, c’est la Sainte Vierge qui va les dire pour moi. Je ne suis qu’un signe et qu’un sacrement, mais justement, parce que je ne suis que cela, il faut bien qu’ils atteignent leur vérité quelque part et ils l’atteignent à travers le cœur de la Sainte Vierge ». C’est comme cela que je m’en tire à la messe en me disant : « Il y a quelqu’un qui va porter ces mots, les remplir de lumière et de vie et leur permettre de parvenir dans le monde aux âmes qui sont plus profondément que moi engagées dans la voie de la lumière et de l’amour. »

    Je crois vraiment que cette médiation de la Sainte Vierge est quelque chose de continuel et qu’il ne faut rien faire sans cette médiation, puisqu’elle dispose en nous ce berceau de Jésus-Christ que nous avons à être par le rayonnement même de sa personne. C’est pourquoi, quand nous n’en pouvons plus, quand nous sommes las et désespérés, il suffit de nous tourner vers la Vierge sans rien dire, de l’appeler comme une maman et de nous exposer au rayonnement de sa lumière. (1951)

    Maurice ZUNDEL


  • Août 2018
    Si quelqu’un vient à manquer à son visage d’homme...

    Chers Amis,

    En marchant au bord de la mer du côté de Belle Ile en mer, mon esprit est habité par une pensée de St John Perse :

    « Si quelqu’un vient à manquer à son visage d’homme,
    qu’on lui tienne, de force, la face dans le vent. »

    Avec le soleil et parfois un ciel couvert de nuages, ce qui m’impressionne, c’est le vent qui vient constamment fouetter mon visage, un vent omniprésent qui se fait parfois caresse agréable mais qui peut aussi se montrer violent, impétueux…

    Sur la mer, ce vent prend plaisir à jouer avec les voiles des bateaux.
    Dans le profond de mon cœur et de mon esprit, il prend la couleur de la vie, il devient appel à naître, à aller de l’avant, à risquer la confiance et l’espérance, à grandir en liberté dans la seule attention du moment présent.

    La promenade n’est plus un " esclavage ", - « qu’on lui tienne, de force, la face dans le vent » - elle devient une douceur qui fait naître vraiment « à son visage d’homme », avec en prime sous les yeux la somptuosité du bleu de la mer.

    Qu’il est bon de pouvoir vivre ainsi des moments de plénitude, d’intensité, de paix !

    Cette grâce de pouvoir simplement marcher dans le vent, enveloppé par son incessante mélodie, me fait alors penser, par contraste, à l’encombrement des jours ordinaires.

    Le rythme de la vie moderne, les multiples contraintes du quotidien, l’agression des soucis, finissent par nous déposséder de nous-mêmes.

    Chers amis, nous sommes à l’heure des vacances, juillet et août, des mois bénis.
    J’aimerais vous souhaiter la grâce du vent.
    Certains parmi vous partiront à la découverte d’autres paysages, certains resteront chez eux. Peu importe, la vie ne dépend pas des kilomètres effectués.

    Mais pour tous, pour chacun, chacune, l’été nous permet un mouvement, un déplacement, celui qui permet d’entendre et d’accueillir le vent des profondeurs, le vent de l’intériorité, le vent d’une nouvelle respiration.

    Depuis Elie, le chantre d’une " brise légère " jusqu’aux apôtres dans l’expérience recréatrice du vent de Pentecôte, nous sommes appelés à devenir les acteurs d’une vie pleine, dense, passionnante, d’une vie à coloration divine où se murmure en profondeur un « je t’aime éternel ».

    Je vous souhaite vraiment un été, des vacances, quelques semaines vécues autrement, au souffle du ‘plus grand de vous’ et du ‘plus noble de Dieu en vous’.

    Parmi tous les possibles, une retraite au Foyer « Dents-du-Midi », ou ailleurs, vous permettrait sûrement cette grâce de renaissance.

    Peut-être aurons-nous la joie de vous accueillir bientôt ?

    Sachez que nous demeurons en profonde communion avec vous, dans l’Esprit de Pentecôte, ce grand vent qui fait toutes choses nouvelles.

    Nous vous redisons un Merci ému et vibrant pour vos dons, spécialement pour l’installation de la détection incendie, pour vos partages, vos multiples manières de soutenir et d’accompagner le Foyer.

    Bel été de lumière et de re-création, dans le grand VENT… De grand cœur priant et aimant,

    Père Jean-René Fracheboud


  • Juin 2018
    Le monde a tant besoin de lumière…de lucioles.

    Les fêtes jalonnent notre chemin…

    A chaque étape, c’est la grâce de replonger dans la profondeur du mystère de la foi, liturgiquement et existentiellement.

    Le printemps nous a réjouis à travers la somptuosité de Pâques, de l’Ascension et de la Pentecôte. Suivent les beaux rendez-vous avec le dimanche de la Trinité et la Fête-Dieu qui nous font pénétrer dans l’être profond de Dieu, ce foyer d’incandescence…

    Le Christ est venu nous apporter la lumière de l’Amour, le feu de l’Evangile. Cette lumière, nous la cueillons et la recevons de bien des manières : dans le lever du jour, dans un coucher de soleil flamboyant, dans l’éclat d’une rose, dans le sourire d’un visage…

    La nature elle-même en porte l’empreinte.

    Vous connaissez les « lucioles », cet insecte coléoptère dont l’adulte est ailé et lumineux. Les scientifiques nous éclairent sur le phénomène qu’il nomme «  la BIOLUMINESCENCE ». L’émission de lumière résulte d’une réaction chimique au cours de laquelle l’énergie chimique est convertie en énergie lumineuse. Pour cet insecte, la lumière émise sert à la communication et à la recherche d’un partenaire.

    Etonnante et merveilleuse création de Dieu qui ne peut que nous conduire à la louange ( « Laudate si ») et à l’émerveillement ! Ce qui est dans la nature comme une inscription divine, un donné de base, est appelé à devenir dans l’intelligence et le cœur de l’homme un choix, un enjeu de sa liberté. L’homme a cette capacité infinie de transmettre la lumière, de la diffuser, de la rayonner à travers sa manière d’être, ses choix et ses comportements.

    Paul Claudel disait :

    «L’âme humaine est une chose capable de prendre feu.
    Elle n’est même faite que pour cela.
    Ce feu porte un nom, il s’appelle la joie ou encore
    l’enthousiasme puisqu’il vient de Dieu.»

    Puissions-nous, à l’image des lucioles, faire signe et répandre autour de nous cette lumière qui vient de Dieu, seule force capable de contester les forces de la nuit, la haine, la violence.

    Jésus nous disait : «Je suis venu allumer un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé!» (Lc 12, 49)

    Que l’été qui vient avec ses perspectives de voyage, de repos, de dépaysement nous entraîne dans de larges faisceaux de lumière, des pentecôtes d’amour.

    Le monde a tant besoin de lumière…de lucioles.

    Le Foyer vous remercie pour la part que vous prenez à la mission qui est la sienne, en communion avec tous les Foyers du monde, Foyers de lumière, de charité et d’amour.

    Vos prières, vos gestes d’amitié, vos délicatesses multiples, votre soutien financier - spécialement pour les gros frais de la détection incendie -, votre participation à des retraites nous émeuvent et nous touchent profondément. Merci pour ce CADEAU.

    Nous vous souhaitons un été avec beaucoup de lucioles, ces anges de lumière !

    Nous vous saluons très cordialement en vous assurant de notre amitié priante, en Lui, le Seigneur de la Vie.

    De tout cœur,
    Père Jean-René FRACHEBOUD


  • Pâques
    PÂQUES… du courant d’air dans le tombeau !

    J’imagine volontiers, en ces jours de Pâques, ce dialogue de Dieu avec nous.

    Il pourrait nous dire avec sa tendresse habituelle : « Maintenant que Pâques est là comme un bouquet de printemps, je peux vous retrouver dans la paix de votre cœur après la tourmente de ces jours derniers.Ô je sais bien que ce n’est pas cette fête de Pâques qui va vous délivrer magiquement de vos peurs, de vos malheurs, de vos cancers, de vos solitudes…

    Maintenant que la Résurrection de mon Fils Bien-aimé éclate à la face du monde, maintenant que la mort est morte et qu’un immense courant d’air a descellé la pierre de tous les enfermements, c’est plus facile pour moi de vous parler…
    Ce que je vais vous dire ne vous tombera pas dessus comme une menace ou une punition.
    On va pouvoir être plus vrai ensemble.
    On va pouvoir parler de la mort en vérité, non dans la peur mais dans la confiance.

    Pâques vient ouvrir une brèche.
    Ce qui est changé, c’est que, ce qui paraissait une prison pour toujours, peut devenir un berceau de vie.
    On avait l’impression que la mort était une impasse.
    Depuis Pâques, elle est devenue un passage, un lieu de communication, un lieu de jaillissement de vie, de Ma VIE.
    Il arrive un moment où votre vie est trop pleine, trop riche.
    Elle ne tient plus dans les limites de votre existence.
    Regardez le parcours de Jésus, mon Fils, que je vous ai envoyé, qui est devenu l’un de vous.
    Depuis sa naissance habitait en lui un AMOUR INFINI, notre AMOUR TRINITAIRE.
    Cet amour, vous l’avez rencontré à travers son regard, ses paroles, ses gestes, ses choix de vie.
    Beaucoup ont été sensibles à son rayonnement et l’ont suivi.
    D’autres se sont fermés à cette offre gratuite.
    Ils l’ont refusée.
    Ils ont cloué sur une croix Celui qui n’était qu’AMOUR.
    Ils ont cru pouvoir faire taire à tout jamais l’innocence aux mains nues en l’enfermant dans un tombeau.
    Mais ce matin de Pâques, mon Fils Ressuscité se lève à la face du monde pour faire triompher l’AMOUR ».
     
    J’entends les pas de Dieu dans le jardin de ma vie.
    J’entends sa voix qui me dit: «Pâques n’est pas fait pour vous distraire, mais pour vous rendre libres, vivants et pétillants d’espérance.»

    J’entends le flux et le reflux d’un murmure insistant…
    «Je t’aime d’un AMOUR ETERNEL».

    Jean-René Fracheboud





  • 30-11-2017
    Avent, «Des graffitis sur les murs de l’église !»

     Avent,  attente de Dieu
     «Des graffitis sur les murs de l’église!»
     
    Un dimanche comme tous les dimanches…
    Une messe dominicale comme toutes les messes avec surtout des hommes et des femmes aux cheveux blancs…
    Ce matin-là, le prêtre qui préside la célébration annonça que dimanche prochain serait un jour exceptionnel puisque Jésus-Christ lui-même serait présent…

    Une semaine plus tard, l’église est remplie, les gens viennent en foule pour voir Jésus.
    Tout le monde s’attend à ce que Jésus prenne la parole longuement, c’est à lui à assumer la prédication. Mais, lorsqu’il est présenté à l’assemblée, il se contente de sourire et ne dit qu’un seul mot : BONJOUR !

    Malgré leur étonnement, les paroissiens s’empressent de lui offrir l’hospitalité. Chaque famille aimerait bien l’inviter pour un bout d’apéritif ou pour partager le repas de midi avec lui. Mais, mesurant bien l’embarras du choix et les complications inévitables, Jésus refuse poliment toutes les invitations plus ferventes les unes que les autres. Il se contente de l’église. Chacun admet finalement que c’est la meilleure solution. Tout le monde rentre chez soi après l’office…
    Le lendemain matin, l’hôte illustre avait quitté les lieux, suscitant bien des discussions. Mais, surprise et horreur pour les premiers fidèles à retourner à l’église…

    Des graffitis étaient inscrits partout sur les murs, sur les colonnes, sur la chaire, sur l’autel.

    La main sacrilège avait écrit : «  Veillez ! »… « Convertissez-vous ! »

    Dans quelque direction que l’œil effrayé des paroissiens se posât, les 2 « slogans » étaient gravés en majuscule, en minuscule, au crayon, à la peinture, au spray, dans toutes couleurs : « Veillez ! »   « Convertissez-vous ! »

    Dans un premier mouvement, les gens cherchèrent évidemment à effacer toute trace de souillure. Dire que Jésus en personne avait peut-être vu son église maculée par les horribles vandales ! Mission impossible ! Quelques-uns, cependant, se demandèrent si l’auteur des graffitis n’était pas Jésus lui-même.

    « Veillez ! »   « Convertissez-vous ! » Ces mots dégageaient un parfum d’Evangile.

    Mais, veiller à quoi, à qui … ? Se convertir, comment ? Rien ne l’indiquait.
    Alors, chacun, chacune se mit à réfléchir, à prendre du temps pour dépasser les habitudes et à reprendre conscience du trésor que le Seigneur donne à chacun.

    Les gens prêtèrent une attention plus grande, plus éclairée à la richesse de la Parole de Dieu et ils s’appliquèrent à la faire passer dans le quotidien de la vie. Beaucoup prirent conscience de la beauté et de la grandeur des sacrements. Ils les vécurent comme de vraies rencontres avec le Christ vivant… un peu  comme un rendez-vous d’amour. Cela leur permit de grandir dans la foi et de quitter certaines rives de superstition.

    Les prêtres et animateurs pastoraux se remirent en question par rapport à un certain pouvoir exercé sur les fidèles. Ils cherchèrent les chemins d’un service attentif et attentionné dans une profonde communion. Certains révisèrent leur image de Dieu, leur regard sur les autres. Un esprit nouveau les anima.

    Pour finir la communauté décida d’inscrire sur le porche de leur église les 2 mots qui avaient tellement changé leur vie.
    Chacun, chacune maintenant, même la nuit, peut voir briller leur espérance… et vivre un AVENT DE LUMIERE.

    (parabole inspirée d’un conte d’Anthony De Mello)

    Père Jean-René Fracheboud


  • 04-10-2017
    C’est l’automne !

    C’est l’automne !

    Gabrielle, 3 ans, est sur les genoux de sa grand-maman derrière la fenêtre.
    Elle voit les arbres du jardin, les feuilles changent de couleur, elles revêtent leur habit de lumière et de feu.
    Elle voit le petit chat noir qui marche lentement au milieu des herbes.
    Plus loin, elle voit des gens qui se promènent sur le chemin et au lointain apparaissent les montagnes déjà couvertes des premières neiges.

    Tout la réjouit, l’enchante et elle partage ses découvertes émerveillées avec sa grand-maman, toute attentive, presque recueillie.    

    Imaginez qu’on glisse sur la fenêtre une feuille d’argent… La petite verra alors sa frimousse, ses yeux pétillants de malice, les grimaces et les mimiques de son visage.

    Elle verra aussi les cheveux blancs de sa grand-maman, son front ridé et son sourire.

    Il a suffi d’une feuille d’argent pour que la fenêtre, lieu de l’ouverture et de la transparence, devienne un miroir. Le monde s’est rétréci au seul univers du « JE », du « MOI », de l’ « EGO ».

    Plus rien n’existe en dehors de cet « EGO », possessif et charnu.

    Le Christ, à travers tout son être, ses rencontres, ses prises de parole, se passionne à faire naître l’homme à son humanité profonde, en lui révélant que seul l’AMOUR – donc la relation – le fait vivre vraiment. Il le libère de tous ses enfermements, de ses aveuglements, de ses surdités, des dérives de sa liberté, esclave du gonflement de l’ « EGO ».

    Le Christ, avec une farouche lucidité, dénonce le danger de la richesse et du pouvoir qui empêchent de voir l’autre, le « pauvre », à ses côtés. Il est bon de laisser Dieu être Dieu en nous pour qu’il nous élargisse à la dimension de sa générosité et de son AMOUR.

    Comme le dit l’Abbé Zundel,   « il faut sauver Dieu de nous-mêmes, comme il faut sauver la musique de nos bruits, la vérité de nos fanatismes, l’amour de notre possession. »

    Je rêve que nos fenêtres s’ouvrent sur le vaste monde, sur les visages de nos frères et de nos sœurs en humanité, et sur l’infini de Dieu, et de sa présence, et de son rayonnement.

    L’automne, merveilleuse saison de l’humilité et du dépouillement, nous fait signe et nous offre l’espace de cette naissance à l’essentiel.

    Jean-René Fracheboud


  • 19-08-2017
    «  Il est bon que tu existes … ! »

    Cette expression magnifique, je l’ai entendue très souvent d’un prêtre ami, qui avait su garder une fraîcheur et un goût de la vie jusque dans ses dernières années. A la fin d’une conversation, après un partage ou une rencontre, avant de quitter son interlocuteur, il offrait comme un trésor ces quelques mots : « Il est bon que tu existes… ! » Il l’accompagnait parfois d’une autre expression qui lui était familière : «  Louange au Dieu des rencontres ! » J’avoue que chaque fois que j’entendais ces paroles, quelque chose d’immensément grand s’éveillait en moi… le sentiment d’être éveillé à plus grand de moi, d’être promu à l’existence.

    Pour mener l’aventure de la vie, nous avons besoin d’oxygène, de nourriture, d’un toit, ces éléments indispensables à notre sécurité. Mais plus fondamentalement, nous avons besoin de rencontres de personnes qui nous respectent dans notre dignité. Nous avons besoin de regards qui nous « envisagent », de sourires complices et contagieux, de cœurs qui illuminent et viennent toucher l’espace de notre liberté. Il est riche celui qui peut bénéficier de telles rencontres.

    N’est-ce pas ce que Jésus a fait au cours de son parcours parmi nous. Il a passé son temps à venir rejoindre des hommes et des femmes souvent marginalisés, esclaves d’un passé lourd et déstructurant. Par sa qualité de présence et d’amour, il les a remis debout, relancé vers un avenir possible et prometteur. Il les a fait naître à la vie. Ils ont des noms et ce sont nos contemporains, la Samaritaine, Zachée, la femme adultère, l’aveugle de naissance, la Cananéenne…« Il est bon que tu existes… ! »

    Celui qui a la grâce d’entendre et d’accueillir une telle parole porte un trésor qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer. Il ne peut que le transmettre à d’autres pour dessiner une humanité nouvelle et baliser un chemin vers les étoiles.Il n’y pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous.

    Jean-René Fracheboud
    Pour le 19 août 2017 dans 24 Heures


  • 16 avril 2017
    Il fait Pâques

    L’actualité et les événements du monde nous projettent régulièrement vers des éclats d’obus, des explosions de haine et de barbarie, des jaillissements de mort et de désespérance. Dans ce décor lourd et oppressant, Pâques fait brèche; la fête nous oriente vers des éclats de lumière, d’amour et de Résurrection.

    Ce qui éclate au grand jour, c’est la Passion de Dieu à faire surgir la vie au cœur de la mort. L’amour incarné du Christ a et aura toujours le dernier mot. C’est là l’immense espérance que célèbrent les chrétiens. Au terme de la semaine sainte, la fête de Pâques est la mise en lumière et l’aboutissement victorieux du choix fondamental du Christ : vivre en se recevant tout entier d’une Source et en se donnant jusqu’au bout dans l’amour pour rejoindre et sauver tous les hommes. Cet amour vainqueur éclate en gloire le matin de Pâques.

    Dès lors, notre humble quotidien s’ouvre à tous les possibles de Dieu. La mort et la résurrection du Christ permettent de planter la vie, ailleurs sous un autre jour, dans une autre lumière. Nous pouvons désormais reconnaître et favoriser le passage de la Vie de Dieu dans de multiples détails de la vie de tous les jours :

    • dans le retournement qui s’accomplit au plus profond d’un cœur,
    • dans la capacité de pouvoir dire à tout un chacun « Il est bon que tu existes ! »,
    • dans tout ce qui permet un passage de l’angoisse vers la confiance, de la résignation vers l’enthousiasme,
    • dans les engagements humbles et décisifs au service de la justice, du partage, de la   paix, du respect de la nature,
    • dans les moments de prière, de silence et de recueillement.

    Dans toutes ces circonstances, il commence à « faire Pâques ».

    Père Jean-René Fracheboud


  • Dimanche 4 septembre 2016
    La grâce du pardon

    Chers Amis,

    Cet été est marqué par de nombreux événements sportifs qui suscitent beaucoup de passion et d’enthousiasme, le championnat d’Europe de football en France, les Jeux olympiques au Brésil.

    De toutes parts, les JMJ en Pologne mettent en route beaucoup de jeunes, venus de partout pour vivre avec le Pape François un moment fort de la foi.

    J’entends l’apôtre Paul, l’athlète de la foi et de la mission, nous rappeler une chose essentielle :

    "Ne savez-vous pas que les coureurs dans le stade courent tous, mais qu’un seul gagne le prix ? Courez donc de manière à le remporter. Tous les athlètes s’imposent une ascèse rigoureuse; eux, c’est pour une couronne périssable, nous pour une couronne impérissable. " (1Co 9,24-25)

    La recherche de cette couronne impérissable appartient au coeur de notre vie chrétienne et ecclésiale. Elle ne se joue pas seulement dans des événements exceptionnels et occasionnels, elle est la respiration de notre quotidien.

    A l’heure où une nouvelle étape s’ouvre devant nous – nouvelle année scolaire, pastorale – nous vous proposons une journée de rencontre festive et d’approfondissement spirituel le dimanche 4 septembre 2016 de 10h à 17h autour du thème:

    « La grâce du pardon »

    Nous sommes toujours dans l’année de la miséricorde qui a déjà ouvert de belles pistes de renouvellement.
    Nous continuerons à nous laisser toucher et nourrir par la Parole de Dieu dans la joie de l’Esprit-Saint.
    Nous nous réjouissons de vous accueillir au Foyer pour cette journée de ressourcement.

    Elle nous donnera l’occasion de rendre grâce pour les 40 ans de sacerdoce du Père Jean-René et pour les 45 ans de présence au Foyer d’Anne-Marie.

    Cordiales et fraternelles salutations.

    A tout bientôt.
    Père Jean-René FRACHEBOUD

    Télécharger le programme


  • Mai 2016
    Les Foyers de Charité ont 80 ans en 2016

    Une belle aventure d’Église dans le sillage de Marthe Robin et du Père Finet.

    Nous venons de fêter la Pentecôte, accomplissement du mystère pascal et envoi en mission. Les lectures proclamées pendant ces célébrations nous ont présenté les merveilles réalisées par l’Esprit au sein des premières communautés chrétiennes.

    Les Actes des Apôtres nous offrent une succession de surprises, de témoignages, d’audaces, d’innovations dans l’annonce de l’Évangile. Visiblement, l’Esprit de Pentecôte a transformé les apôtres timorés et frileux en une petite équipe d’enthousiastes et de convaincus, porteurs d’une force qui venait du Ressuscité.

    Une nouvelle Pentecôte d'Amour

    Quand Marthe Robin (1902-1981), dans son cheminement de foi, est amenée à créer les Foyers de Charité, de lumière et d’amour, elle qualifiera ce projet qu’elle reçoit du Seigneur comme

    « UNE NOUVELLE PENTECÔTE D’AMOUR » sur le monde et sur l’Église.

    Pour elle, il s’agissait dans les années 1936 de retrouver le FEU de la Bonne Nouvelle apportée par le Christ et l’EMBRASEMENT qu’il opère dans les communautés qui se réclament de Lui. Marthe, face aux défis de la modernité, est habitée par 3 convictions :

    1. Marthe constate que dans l’Église de son temps, il y a beaucoup de prêtres, de religieux et religieuses. Ce sont eux qui sont très actifs, qui ont l’autorité, qui dictent le mouvement et l’orientation. À côté d’eux, le peuple de Dieu est surtout appelé à vivre dans la docilité et l’obéissance. Cette situation aux yeux de Marthe ne correspond pas au désir du Seigneur, il ne peut s’accommoder d’une Église à 2 vitesses, à 2 visages. Pour elle il est fondamental et urgent que l’Église redécouvre la consécration baptismale de tous ses membres. Tout un chacun est appelé à vivre la radicalité de l’amour. Par la grâce du baptême, chacun participe à la mort et à la résurrection du Christ et vit un mystère de sainteté. Tout chrétien est censé être un vivant, un célébrant et un acteur de ce lien avec le Seigneur.
    2. Pour Marthe, il est indispensable d’avoir une formation spirituelle pour vivre sa vocation de baptisé. Il ne suffit pas d’avoir eu une catéchèse dans son enfance, il s’agit, à chaque étape de sa vie de nourrir sa foi, de l’approfondir, de l’enrichir. La Parole de Dieu (la Bible) est le lieu de formation par excellence. Elle nous offre un espace de révélation. Elle éclaire le chemin, nourrit la réflexion et oriente les choix et les engagements à vivre dans la trace du Seigneur. Il ne suffit pas d’être ritualisé, moralisé, il s’agit d’être évangélisé.
    3. Troisième belle intuition de Marthe, c’est la nécessité du silence. Pour que quelque chose puisse être dit en profondeur, il faut que quelque chose se taise à l’intérieur de soi. Le silence n’est pas d’abord une absence de parole, mais la mobilisation de toutes les forces vives de l’être pour devenir écoute et accueil. Marthe disait cela vers les années 1930-36, que dirait-elle aujourd’hui, dans un monde de plus en plus bruyant ? Cette attitude de silence n’est pas d’abord une discipline, quelque chose qu’on imposerait de l’extérieur. Elle se situe comme une respiration profonde, intériorisée. Elle a quelque chose à voir avec l’artiste et l’amoureux qui s’ouvre à l’émerveillement devant la beauté et la rencontre d’un autre visage.

    Depuis 80 ans

    Depuis 80 ans, des chrétiens, des « recommençants », des personnes éprouvées par la vie, des chercheurs de sens et de Dieu fréquentent les Foyers de Charité répartis à travers le monde. Il y a actuellement environ 80 Foyers dans tous les continents.

    Le Foyer « Dents-du-Midi » à Bex fait partie de cette famille, offrant cet espace de ressourcement et de recréation. Dans la région, beaucoup connaissent aussi celui de « La Flatière » en dessus de Chamonix–les Houches. Dans le cercle alpin, il y a encore deux autres Foyers, un dans la vallée d’Aoste (Salera) et un autre à Naves, en Tarentaise.

    Intuition et Vatican II

    Ces belles intuitions de Marthe Robin ont été reprises et élaborées plus théologiquement par les pères du Concile Vatican II. Depuis plus de 50 ans, les orientations conciliaires ont ouvert de multiples chemins dans la vie de nos diocèses et de nos paroisses. Dans bien des domaines, il y eut des avancées magnifiques et prometteuses. Nul doute qu’il reste beaucoup à faire pour que le renouveau du Concile passe encore plus fortement dans la vie de nos communautés.

    En 80 ans, les Foyers de Charité ont évolué et continuent de se poser des questions : comment peuvent-ils être ces oasis de paix, ces « lieux source », ces phares au cœur de l’évolution du monde et de l’Église d’aujourd’hui ?

    Un chemin d'intimité avec le Christ

    Marthe Robin, si petite et si grande, dans son expérience mystique, est une belle figure de l’Église aujourd’hui. Dans son petit lit de souffrances, elle a emprunté un chemin royal, celui d’une immense intimité avec le Christ, le Seigneur de la Vie. C’est son amour qui illumine toute sa vie. C’est son offrande qui rejaillit en grâces multiples dans tous les Foyers de Charité du monde. C’est l’expérience que font depuis 80 ans les retraitants de tout âge, de toute sensibilité, de toute provenance. Venus avec le poids de leur vie, de leurs problèmes, de leurs questions, ils repartent habituellement plus vivants, plus sereins, plus confiants, touchés par la grâce du Seigneur.

    Père Jean-René FRACHEBOUD

     


  • Décembre 2015
    Nos voeux pour 2016, 80 ans des foyers

    Chers Amis,

    À l’approche de la fin de l’année va se perpétuer la tradition de s’offrir des voeux.
    On va se souhaiter une bonne année, de la santé, de la réussite, du bonheur.

    Or, un regard froid et lucide sur le monde, d’année en année, nous amène à un redoutable désenchantement.
    Il y a une distance abyssale entre nos vœux, nos désirs chaleureusement échangés et la réalité du monde et des événements.

    On ne peut être que frappé par la fragilité de nos civilisations, avec quelle rapidité une société bascule dans la barbarie.
    Les nouvelles de notre monde sont souvent désespérantes et accablantes : la violence sous toutes ses formes, des guerres qui n’en finissent pas, des colonnes de réfugiés lancés sur les routes de l’exil en quête d’une terre d’accueil, de la corruption dans tous les domaines, des existences cassées, délabrées, des vies en lambeaux.

    Peut-être que l’homme porte en lui une nostalgie inscrite au plus profond de son être qui l’amène à contester la fatalité du mal et du malheur et qui l’ouvre à une espérance.
    Toute nuit même la plus opaque est enceinte d’un jour à venir.

    Pour nous chrétiens, cette nostalgie est plus qu’une nostalgie.
    Elle rejoint l’événement fondateur de notre foi : la venue parmi nous du Christ, sauveur du monde.
    L’incarnation du Fils de Dieu, sa mort et sa résurrection ouvrent à notre humanité un avenir de lumière, d’harmonie et de plénitude.
    Désormais, l’amour vainqueur sera l’horizon de toute vie.

    Continuer à se présenter des vœux, c’est une manière de nous situer dans l’onde de choc du salut apporté par le Christ.
    C’est aussi une manière de nous engager à faire advenir cette terre nouvelle, ce ciel nouveau dont parle l’Évangile.

    Notre Pape François nous offre 2 grandes balises pour cette année 2016 qui s’ouvre devant nous :

    1. L’année sainte de la miséricorde
    « Il y a des moments où nous sommes appelés de façon plus pressante à fixer notre regard sur la MISÉRICORDE afin de devenir nous aussi signes efficaces de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce jubilé extraordinaire de la Miséricorde comme un temps favorable pour l’Église afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace ». (bulle d’indiction n° 3)
    Le Pape nous invite à une profonde conversion des cœurs et des mentalités. Il ne s’agit pas d’abord de changer des structures, il s’agit de changer nos cœurs.
    Il y a urgence à passer de l’habitude de soi à l’invention de soi dans la mouvance de l’Esprit, capable de faire toute chose nouvelle.

    2. sa dernière encyclique « Laudato si’ »
    Ce texte a été reconnu unanimement comme une prise de position décisive dans l’histoire et le devenir de notre planète.
    Il a une portée universelle et prophétique. C’est un appel vibrant à changer nos comportements, nos rapports à la nature, à l’environnement. Elle opère un lien entre le désastre écologique et la pauvreté entre les humains.
    Le Pape insiste sur la fraternité entre tous les êtres vivants, la dignité de chaque créature, la présence de Dieu dans la nature. Cet appel à la responsabilité touche aussi bien chaque personne humaine que tous les responsables économiques et politiques.
    Un immense chantier à ouvrir…

    Chers Amis du Foyer,

    Nous vous souhaitons une année 2016 qui soit toute empreinte de cette espérance, de cette vision prophétique de l’avenir… cesser d’abîmer la terre… cesser d ‘humilier l’homme et permettre ainsi à toute personne de naître à son humanité.

    Nous vous faisons parvenir le dépliant du Foyer 2016, autant de propositions pour nourrir sa foi et sa réflexion au contact de la Parole de Dieu, pour refaire dans le silence une expérience renouvelée, vivifiante de la présence du Seigneur.

    Les intuitions de Marthe Robin à l’origine des Foyers de Charité restent plus actuelles que jamais :

    « Il ne faut jamais rester au seuil de son âme,
    il faut entrer à l’intérieur, y descendre, y réfléchir,
    y méditer, y travailler et s’y laisser travailler. »

    En 2016, les Foyers fêteront les 80 ans de leur fondation, une œuvre qui continue d’être très actuelle et qui rejoint les grandes aspirations de beaucoup de nos contemporains.

    À Bex, le Foyer se réjouit de continuer sa mission de vous accueillir et de vivre avec vous un temps fort de retraite et de ressourcement.
    Que cette nouvelle année soit pour vous une nouvelle étape de croissance dans le Seigneur.
    Qu’Il vous inonde de sa paix, de sa miséricorde et de sa joie.
    Nous vous assurons de notre prière, humble et fidèle, et de notre amitié fraternelle.

    En profonde communion avec vous, en Lui.


  • Dimanche 6 septembre
    Le Foyer a fêté ses 45 ans

    Dans la presse

    LA JOURNEE

    Journée de ressourcement ouverte à TOUS,
    "Confiance, c'est moi, n'ayez pas peur !"

    Dimanche 6 septembre  de 10h à 17h

    avec prédication par Mgr Jean-Marie LOVEY, évêque du diocèse de SION,
    animation musicale par Raoul MUTIN et Jean-Michel BLANC,
    Messe dominicale à 15h30, en la chapelle du Foyer.


  • 15-11-2014
    Marthe Robin déclarée vénérable par le Pape

    Un décret du Pape François reconnaît les vertus héroïques de Marthe Robin (1902-1981), figure spirituelle de l’Église en France, à l'origine des Foyers de Charité.

    Le 7 novembre 2014, le Pape François a autorisé la Congrégation pour la Cause des Saints à promulguer un décret reconnaissant les vertus héroïques de cette laïque française. Le titre de « vénérable » est donné par l’Église à une fidèle comme première étape vers la béatification puis la canonisation éventuelle.

    Vers la béatification ?

    Pour être proclamée "vénérable", la vie de Marthe Robin a fait l’objet d’une enquête commencée en 1986. Un dossier de plus de 17.000 pages avec de nombreux témoignages et des expertises a été constitué. Ce dossier a été examiné par une commission de théologiens et de cardinaux à Rome. Cette commission s’est prononcée pour une reconnaissance des vertus héroïques de Marthe Robin.

    Voir le dossier de presse (vie de Marthe Robin, étapes vers la béatification, signification...)

    On en parle dans la presse


  • 17-11-2014
    "Ne nous laissons pas voler l'ESPERANCE !"

    Pape François

    Car "l'espérance ne déçoit pas" (Rm 5,5)

    Elle vit tellement à ras de terre
    qu'elle ne peut craindre de tomber.
    Elle a les mains tellement vides,
    qu'elle ne peut rien lâcher.
    Elle voit et aime
    ce qui n'est pas encore et qui sera.
    Elle est tellement le souffle de l'Esprit
    au coeur des coeurs.
    Ne nous laissons pas voler l'espérance !

    Jean-René FRACHEBOUD